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La Dixième Muse

ISBN : 978-237305100-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Koszelyk, Alexandra

Au cimetière du Père-Lachaise, des racines ont engorgé les canalisations. 
Alors qu’il assiste aux travaux, Florent s’égare dans les allées silencieuses et découvre la tombe de Guillaume Apollinaire. En guise de souvenir, le jeune homme rapporte chez lui un mystérieux morceau de bois. Naît alors dans son cœur une passion dévorante pour le poète de la modernité. Entre rêveries, égarements et hallucinations vont défiler les muses du poète et les souvenirs d’une divinité oubliée : Florent doit-il accepter sa folie, ou croire en l’inconcevable ? Dans cet hommage à la poésie et à la nature, Alexandra Koszelyk nous entraîne dans une fable écologique, un conte gothique, une histoire d’amours. 
Et nous pose cette question : que reste-il de magique dans notre monde ?

Critique

Par Nephtys, le 30/03/2021

A première vue, ce livre est un secret : un secret qu’il nous faut suivre dans l’ombre du héros sur les traces du poète Guillaume Apollinaire. Oui mais voilà, un secret ça ne se raconte pas comme ça… Le récit joue sur le mystère et les frontières troubles entre rêves et réalité. Qui (ou qu’y) cherche-t-on ? Un poète. Mais lui, que cherche-t-il ? L’inspiration. Dès lors viendront les muses et les amies, et avec elles le terre à terre se disputera au merveilleux.
Un doux délire que l’on rêve les yeux grands ouverts, voilà ce que peut faire espérer le résumé mais des barrières dans la lecture nous laissent finalement un chemin un peu trop bien balisé pour une balade pourtant voulue étrange.
Le style d’écriture est bon, net, précis et justement souffre de cela. Tout paraît presque trop réfléchi et malgré une narration à la première personne du singulier, le manque de respiration et d’intimité se ressent face à un côté à la fois trop recherché et académique.
Le travail sur Apollinaire est complet mais manque de vie, de passion et de sentiments. Tout y est trop strict, répondant à des codes précis et, puisqu’ils ne sont pas revisités, un poil érodé. La froideur de l’ensemble empêche de donner une sensation éthérée aux événements comme aux personnages mais pose une glace entre ceux-ci et le lecteur pour bien empêcher de s’en approcher. Par moment, on a comme une impression de film français bien parisien, mais transposé en livre. 
Le héros, Florent, ne nous est pas présenté sous un meilleur jour, voir sous un jour quelconque tout court bien qu’il soit en charge de la narration en plus de quelques autres intervenants. Vide, se plaisant bien à dire qu’il n’est pas lecteur (sauf pour le Goncourt une fois l’an et peut-être un autre livre quand il y a le temps), empêtré dans une histoire familiale pesante mais sans surprise elle aussi un peu trop vue pour permettre l’empathie et l’attachement, à force de vouloir en faire un “Mr tout le monde”, il n’est personne. Sa soudaine sensibilité à la littérature n’est pas assez approfondie au niveau des ressentis pour qu’il en naisse un sentiment quelconque.
Quant aux autres voix du livre, elles possèdent toutes le même style que Florent au niveau de l’écriture. L’ensemble se révèle alors sans surprise, sans relief et encore une fois, joue un peu trop sur les codes sans rien oser de plus, jusqu’à frôler parfois l’absurde dans certaines scènes (la vieille femme dans le bus).
Trop sage, trop timide pour son sujet, La Dixième Muse peine à convaincre mais la séduction étant une affaire subjective, d’autres se laisseront peut-être plus facilement perdre entre les allées du Père-Lachaise ?

5.5/10

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