Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Cycle Romans Fantasy > Vampyria > La Cour des Ténèbres


La Cour des Ténèbres

Tome 1 du cycle : Vampyria
ISBN : 978-222125057-0
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Dixen Victor

« Tu vas t’épanouir à Versailles telle une fleur exotique. Les vampyres du palais raffolent de tout ce qui sort de l’ordinaire. Mais attention : la Cour des Ténèbres a ses codes, ses pièges mortels, et le moindre faux pas s’y paye au prix du sang… “
En l’an de grâce 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.
Trois siècles plus tard, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?

Critique

Par Aerendhyl, le 11/10/2020

Victor Dixen est un nom qui commence à s’installer dans la littérature de l’imaginaire – notamment grâce à sa série Phobos. L’annonce d’un roman purement fantasy, traitant d’une uchronie dans laquelle évolue une horde de vampyres au sein de la Cour de feu le Roy-Soleil laisse rêveur
La Cour des Ténèbres est un roman à l’ambition affichée dès le départ. Plus qu’un roman, l’auteur souhaite ici écrire une nouvelle saga dans un siècle qui s’annonce éternel. Imaginez un peu, la Cour du Roy-soleil persiste, le Roy au règne le plus long trouve le moyen de se rendre, lui et sa cour, éternels, afin de dominer le monde et de créer la « Magna Vampyria » ! Voilà une promesse qui nous tient en haleine. Par de petites touches, de petites phrases, des mots accrochés au fil des pages, l’auteur réussit le pari de l’immersion dans son imaginaire et nous entraîne dans ce royaume où tout se joue au sein de la Cour des ténèbres.
Celle-ci reprend tous les codes que l’on connaît, la hiérarchisation, le respect des protocoles, la vanité de la noblesse, les jeux propres à cette classe sociale… Tout en y incluant ce qui fait sa différence : la séparation entre les êtres transmutés et les nobles humains. Cette différence, notamment sociale, s’observe au travers des différents chapitres composant le roman. Sans s’y attarder outre mesure, la plume de Victor Dixen nous transporte dans le jeu de la Cour avec brio.
Tout le côté « vampyrique » est finement mis en place. Il ne prend pas le dessus sur le reste, encore une fois parce que l’auteur sait parsemer par petites touches des éléments nous l’introduisant ou nous rappelant cette particularité. Il faut se le dire, l’intrigue du roman ne tourne pas autour des vampyres dans ce premier tome. Le vampyrisme de la Cour entoure complètement notre héroïne sans vraiment avoir une place prépondérante, rendant ainsi la lecture plus agréable pour les réfractaires et, surtout, en gardant juste la bonne mesure pour les fanatiques !
A bien des égards, l’intrigue suit un cheminement classique et déjà vu dans le milieu de la fantasy : une jeune demoiselle intègre une école et y découvre un « nouveau » monde dans lequel elle va devoir évoluer rapidement. Une école dans laquelle elle se fait une amie et une ennemie parmi les élèves mais également parmi le corps enseignant… Vous ne voyez pas, vous êtes sûr ?
Hormis ce parallèle un peu facile, Victor Dixen fait évoluer son récit de fort belle manière grâce à une écriture fluide qui ne perd pas dans les détails inutiles. Victor Dixen a un but dans ce premier roman et il s’y attache. Nous assistons avec plaisir à l’évolution de son héroïne et à sa prise de conscience dans ce monde cruel.
Là où il sort son épingle du jeu, c’est dans sa façon de construire son intrigue autour des personnages et du monde qu’il s’imagine. On ressent bien l’idée que l’un ne va pas sans les autres et vice et versa.
L’avancée de l’histoire nous tient en haleine, offrant des rebondissements auxquels on ne s’attendait pas et ouvrant de nouvelles perspectives. Le twist de fin – sans tout remettre en cause – ajoute une surprise en plus qui est la bienvenue pour la suite de cette saga.
Finalement, le plus décevant dans ce roman reste le personnage principal. Sans être totalement imbuvable, il a un côté très manichéen qui reste agaçant. La lecture produit le sentiment que, peu importe la situation, elle agira toujours de la même manière avec un déroulé similaire vis-à-vis de ses relations aux autres.
C’est le seul bémol. Le roman dispose d’une galerie de personnages étoffée, dans laquelle chacun est à sa place, au service de l’intrigue et non l’inverse. Chaque relation est pesée, intégrée pour faire en sorte qu’il y ait un apport au déroulé de l’histoire. L’idée d’une Cour des Ténèbres et de son école accueillant la fine fleur de la jeunesse dorée du monde vampyrique offre une représentativité qui mérite d’exister et sur laquelle – vu les demi-mots des conversations – l’auteur risque de s’appuyer dans ses prochaines romans.
La Cour des ténèbres est une très belle découverte. Du scepticisme du départ, Victor Dixen balaie nos doutes pour nous offrir un début de fresque haletant et crédible ! Le roman se dévore tel un verre de sang de première fraîcheur pour un vampyre et laisse présager une saga qui pourra s’inscrire longtemps dans le milieu de la fantasy.

7.5/10

Discuter de La Cour des Ténèbres sur le forum.



Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :