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L'Ombre du dragon

Titre VO: The Dread Wyrm

Tome 3 du cycle : Renégat
ISBN : 979-102810072-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Cameron Miles

Le Chevalier rouge a combattu des soldats et des armées entières, et même un puissant empire, sans jamais fléchir. Il a guerroyé sur des champs de bataille infestés de créatures du Monde Sauvage… Mais le voici aujourd’hui confronté à l’un de ses plus grands défis. Un tournoi. Un joyeux événement printanier au cours duquel la fine fleur de la noblesse croisera le fer pour gagner la faveur du roi et la célébrité. Or, l’enjeu véritable est ailleurs… Une dangereuse faction menée par un chevalier sanguinaire a infiltré la cour. Cet adversaire se bat pour s’asseoir sur le trône d’Alba, tandis que d’autres ombres se profilent à l’horizon. Le chaos qui menace de toutes parts profitera-t-il aux créatures du Monde Sauvage, parmi lesquelles les redoutables dragons ?

Critique

Par Luigi Brosse, le 24/09/2016

Les deux premiers tomes de Renégat s’étaient révélés dans l’ensemble une assez bonne surprise, mêlant un certain réalisme, voire une noirceur à de la high fantasy de bonne facture. L’auteur avait également su élargir son intrigue au fil des pages, nous laissant deviner qu’il n’avait pas encore tout dévoilé.
C’est donc avec entrain que j’ai commencé ma lecture de ce troisième volume. Las, le début est assez poussif. Certes, il a le bon gout de nous rappeler ce qui s’est passé précédemment (et ce de manière relativement bien amenée et intelligente), mais cela s’étale sur près du premier quart du roman, avant que l’on ne rentre véritablement dans l’intrigue. Ce n’est pas qu’il ne se passe rien, mais on sent intrinsèquement que l’auteur meuble, délaie l’avancement sans que les péripéties racontées n’aient une importance capitale pour la suite.
On pourrait d’ailleurs tenir la même réflexion à propos du style de l’auteur. Miles Cameron ne s’était pas démarqué par son utilisation de la langue jusqu’à présent, mais son réalisme ainsi que des dialogues assez percutants collaient assez bien à l’univers et dynamisaient la lecture. A contrario, il se fait ici plus volontiers verbeux, surchargeant de descriptions, d’adjectifs ou de subordonnées son intrigue. C’est dommage car un texte plus travaillé aurait pu, pourquoi pas, offrir un attrait supplémentaire de lecture. En l’état, c’est maladroit et plutôt en dissonance avec le but recherché.
Du coté des points positifs, on notait dans le tome précédent, un certain éclatement des points de vues, qui n’était pas forcément des mieux gérés, notamment en terme de rythme. L’auteur semble en avoir tenu compte et il se focalise, ici, principalement sur le Chevalier rouge. Il se montre également toujours doué pour l’entourer de seconds rôles intéressants, campés de manière efficace. Si on était mauvaise langue, on pourrait dire qu’il s’agit d’une nécessité vitale vu la vitesse à laquelle ils trépassent depuis le début de la série.
On laissera néanmoins le bénéfice du doute à Miles Cameron car cela peut s’expliquer pour partie par sa volonté de réalisme. Après tout, il semble assez logique que la piétaille, inexpérimentée et moins bien équipée, meure en masse. C’est plus délicat quand il s’agit de personnages principaux. Non pas parce que leur statut devrait les protéger devant un assaut bien supérieur en force, mais plus parce qu’avec leur mort, ce sont des pans entiers d’histoire potentielles qui disparaissent. Une telle ampleur est d’ailleurs quelque chose d’assez inhabituel en fantasy classique. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de se demander si tout cela n’est pas parfois gratuit ou comment l’auteur escompte s’en sortir au tome suivant, à force d’éliminer les atouts de son jeu.
En attendant, cela crée une tension inédite, qui s’accompagne d’une montée de l’épique considérable. Le tout est rythmé de combats et de scènes de batailles, pour lesquels on avait déjà salué le travail de l’auteur. Cela reste crédible, stratégique et un point fort de la série. Il est également indéniable qu’une certaine patte se dégage de l’ensemble. Sans être totalement révolutionnaire, c’est suffisamment inédit pour être souligné.
En conclusion, c’est un tome en demie teinte, peut-être la conséquence d’avoir étendu à 5 livres ce qui, au départ, était une trilogie. Une mauvaise gestion du rythme est sans doute le plus gros défaut de l’œuvre, contrebalancé néanmoins par les personnages et l’action. On attendra donc avec impatience de voir si l’auteur saura rebondir au tome suivant, avant de conseiller la série.

6.0/10

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