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L'Empire des vaincus

Titre VO: Naked Empire

Tome 8 du cycle : L' Épée de vérité
ISBN : 978-235294215-2
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Terry Goodkind

Rejoints par de nouveaux alliés dans leur lutte contre l’Ordre Impérial, Richard, Kahlan et Cara s’éloignent des Piliers de la Création après une dure bataille. Inspiré par la révolution qui a tout changé à Altur’Rang, le Sourcier de Vérité a imaginé un plan pour miner de l’intérieur le pouvoir de Jagang, l’homme qui rêve de conquérir et d’écraser le Nouveau Monde.
Sur le front du nord, la catastrophe se précise. Alors qu’Aydindril est tombée depuis longtemps, Zedd et Adie, uniques défenseurs de la Forteresse du Sorcier, sont prisonniers d’une Sœur de l’Obscurité décidée à leur arracher tous leurs secrets.
En chemin, Richard et ses compagnons rencontrent Owen, un voyageur solitaire qui cherche le seigneur Rahl pour lui demander d’aider un étrange empire à repousser l’Ordre Impérial.
Trop occupé pour faire un détour, Richard refuse net.
Mais le destin en décidera autrement.

Critique

Par Gillossen, le 27/07/2009

Vaincre, il en était bien question avec ce roman : au bout de huit volumes, l’auteur a bien failli vaincre la résistance de votre serviteur.
Soyons clairs une bonne fois pour toutes sur les raisons du rejet, en commençant par les questions de forme. Ce tome 8 cristallise l’ensemble des défauts affichés précédemment, et ne les fait ressortir que de façon plus évidente encore.
C’est bien simple. Pour commencer, au bout de plus de deux cents pages, il ne s’est rien passé. Richard a des migraines. Point. Et à l’échelle du roman entier, l’intrigue s’étire et s’étire encore, de façon tout à fait inutile : sans le gras, le roman aurait pu tenir en trois cents pages, à peine. L’ennui s’installe rapidement et il faut vraiment batailler pour s’accrocher. La plume de l’auteur est toujours aussi plate, maladroite dès qu’elle s’essaie à la moindre figure de style, et ne cherche jamais à élever son propos. On ne compte plus les discours interminables nous présentant des personnages qui discutent mais n’agissent pas. De longs tunnels de dialogue littéralement interminables, rabâchant ad nauseam les mêmes « idées ».
Et il faut voir Goodkind aligner et alterner plus que jamais des passages d’une niaiserie confondante - notamment au niveau des relations amoureuses - et d’autres illustrant une violence malsaine et crasse qui décidément semble le fasciner au plus haut point. Le récit s’éveille à peine lors des apparitions de Zedd, définitivement le personnage le plus sympathique, bien que ses trop rares scènes ne soient pas épargnées par les clichés (il faut voir l’apparition de l’empereur Jagang assis sur son trône en train de se goinfrer pour y croire !).
Et vous l’aurez compris, la structure même du récit pèche lourdement. Non seulement le rythme est donc très mal géré, mais l’auteur le fait comme toujours avancer à coups de révélations et de nouveautés sorties de nulle part. Pour finir, on devine ainsi comment Richard va bien pouvoir dominer son nouvel ennemi des centaines de pages à l’avance, dans une conclusion paresseuse au possible et dépourvue du moindre soupçon d’originalité.
Plume, gestion de l’histoire, l’histoire elle-même, et comme si cela ne suffisait pas, l’auteur se laisse totalement déborder par ses penchants idéologiques, mais après tout, n’affirme-t-il pas lui-même qu’il n’écrit pas de fantasy ? On a plutôt l’impression de lire de mauvais passages d’un exposé philosophique encore plus désespérant : apologie de l’autodéfense et même de la peine de mort (si, si : si les gens sont méchants, pourquoi avoir des remords si on les tue ?), mise en scène d’un empire tourné vers la compréhension et le pardon mais tourné en ridicule à la moindre occasion, gestion du comportement humain totalement surréaliste (il faut voir comment, et une nouvelle fois en changeant du tout au tout en quelques lignes, une jeune femme violée et torturée venant de poignarder son bourreau se comporte comme une jeune fille en fleur devant Richard), n’en jetez plus… Le roman en pâtit de fait doublement : non seulement parce qu’il est tout de même difficile d’adhérer à un prêchi-prêcha aussi atterrant, mais parce qu’en pliant son histoire à son discours, ses personnages, à l’image d’Owen, en perdent toute consistance et logique.
Ce tome aurait très bien pu se nommer L’Empire du vide : un désert tout aussi scénaristique qu’idéologique. Le terme « blockbuster » utilisé dans le cinéma et par extension en littérature qualifie, lorsqu’on l’utilise de façon négative, de véritables machines de guerre promotionnelles, aussi implacables à ce niveau que vaines, constituant de vrais échecs artistiques, si ce n’est donc financiers.
En brossant son lecteur dans le sens du poil et en flattant ses plus bas instincts, malgré tous ses beaux discours sur le besoin de héros de notre époque, L’Empire des vaincus se révèle tout simplement l’une des lectures les plus négatives de l’année, dans tous les sens possibles et imaginables du terme.

3.5/10

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