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L'Alliance sacrée

Titre VO: The Sacred Band

Tome 3 du cycle : Acacia
ISBN : 978-284228471-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : David Anthony Durham

L’Empire est au bord du gouffre. La trahison des Numreks, les sauvages alliés d’hier, déclenche les hostilités au cœur du royaume tandis qu’aux confins glacés de l’empire, les redoutables Auldeks des Terres Étrangères sont en marche avec leur immense armée d’enfants-esclaves. A l’intérieur, la révolte gronde chez les citoyens asservis. Les puissants sorciers du Santhot, libérés de leur désert de pierre, regagnent de jour en jour leurs pouvoirs pour reconquérir l’arme absolue de la reine, le magique Chant d’Elenet.
Les héritiers du trône parviendront-ils à sauver le monde ancien, à quel prix ? Mena part à la tête d’une armée défendre la frontière du Nord pour endiguer une formidable invasion sur les terres les plus inhospitalières du royaume. Dariel, échappé des geôles Auldeks, devra surmonter ses propres démons pour trouver le chemin du retour. Corinn sème la dévastation sur son passage. La puissance de sa magie n’a plus de limites. Elle va réaliser l’impensable, ressusciter le prince Aliver d’entre les morts. C’en est trop pour les sorciers Thantôt qui s’engagent dans un combat sans merci.

Critique

Par Gillossen, le 04/12/2011

Comme La Guerre du Mein nous paraît loin, à l’aube de ce troisième et dernier tome de la trilogie de David Anthony Durham. Et pourtant, c’était il y a trois ans à peine que l’auteur américain faisait son entrée en grande pompe sur la scène de la fantasy épique.
Et dès les premières pages du présent roman, passé un résumé “des épisodes précédents” toujours utile pour repartir du bon pied, une chose est sûre, Durham n’a pas perdu son coup de patte et surtout son coup d’œil, son soin du détail qui évoque immanquablement ses racines venues du roman historique et toujours prégnantes. Et c’est toujours un grand plaisir de bénéficier d’une telle narration.
Mais au-delà de la forme, réussie et bénéficiant toujours du travail de Thierry Arson pour ce qui concerne cette traduction française, c’est bien le fond qui nous intéresse en premier lieu au moment d’aborder l’ultime ligne droite de cette trilogie.
Une ligne droite qui emprunte finalement bien des détours avant de parvenir à ses fins, si l’on peut dire. Mais, là encore, avec un certain bonheur. Car avec le temps, et quelques centaines de pages, le monde et les personnages de David Anthony Durham ont désormais acquis une vraie profondeur, dont bénéficie en premier lieu la trame principale du roman. Que l’on apprécie ou pas le sort réservé à certains, les développements entamés dès le premier tome trouvant ici leur conclusion ou pas, difficile de ne pas admettre que l’auteur nous a en tout cas réservé une conclusion solide. Il réussit même à ne pas tout sacrifier à un feu d’artifice final, à une débauche d’action, à un déluge en trompe-l’œil qui sonnent souvent comme un passage obligé dans l’esprit de certains auteurs lorsque vient le temps de mettre un point final à leur histoire principale, quitte à oublier tout ce que l’on a pris le temps de bâtir avec soin précédemment. Ce n’est pas le cas ici, même si le roman ne renie pas pour autant son caractère épique.
Mais on ne parlera pas pour autant d’apothéose. En effet, il faudra composer avec quelques “coups du sort” à même de nous faire grincer des dents - ah, ces coïncidences bienvenues… -, qui donnent parfois l’impression que le récit s’impose au destin des personnages, une sensation moins évidente dans le tome 2 de la trilogie. En parlant de personnages, certains seconds rôles, pour ne pas parler de figurants, parasitent parfois l’antenne, tant on peut se montrer pressés de retrouver les voix principales du casting de Durham. La gestion des différents points de vue manque ainsi un peu de fluidité.
Toutefois, ces réserves, bien que légitimes, n’empêchent pas ce troisième tome de se hisser à la hauteur des enjeux et même de se révéler comme le meilleur des trois, le plus abouti. Et si la toute fin ou même le destin de Corinn comportent des éléments à même de laisser certains lecteurs perplexes, comme si l’auteur lui-même avait hésité entre deux voies pour le coup, on referme le livre - 700 pages tout de même ! - avec un sentiment de pleine satisfaction, celle tout d’abord d’avoir lu une conclusion à la hauteur de la trilogie et celle, plus personnelle, consistant à se dire que l’on a eu raison de croire en cet auteur.

8.0/10

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