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Immortel

Titre VO: Deathless

ISBN : 978-280943850-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Catherynne M. Valente

Prix Elbakin.net 2014 - Meilleur roman fantasy traduit

Vous l’attendiez, il arrive!
Kochtcheï l’Immortel est au folklore russe ce que les démons et les sorcières sont à la culture occidentale : un personnage menaçant et maléfique. Dans IMMORTEL, Catherynne Valente modernise le conte, le bouleverse et resitue l’action à l’époque moderne en couvrant ainsi nombre des grands bouleversements de la Russie du XXe siècle.
La jeune Maria Morevna, une brillante enfant de la révolution, devient la belle épouse de Kochtcheï avant de causer sa perte. En chemin, elle croisera des lutins stalinistes, accomplira des quêtes magiques, apprendra des secrets, se heurtera à la bureaucratie, à des jeux de désir et de domination.
Immortel est un choc entre l’histoire magique et l’histoire réelle, la révolution et la mythologie, l’amour et la mort ; il ressuscite la légende russe sous une forme étonnante

Critique

Par Gillossen, le 01/03/2014

Avec Immortel, Panini Books/Eclipse poursuivent leur quête d’originalité, en espérant pour eux que la balance entre textes exigeants et parutions plus “commerciales” s’avère suffisamment équilibrée. Et si le roman de Catherynne M. Valente appartient à la première catégorie, il n’en demeure pas moins accessible à tous.
Immortel permet donc aux lecteurs français de découvrir pour la première une fois un auteur qui a su se faire un nom depuis quelques années maintenant et qui commence d’ailleurs à accumuler les distinctions. La plupart des lecteurs s’intéressant un peu aux parutions en langue anglaise avait fatalement croisé son nom ici ou là depuis là encore trois ou quatre ans.
Au passage, Immortel ne constitue pas son premier roman. Mais peut-être le plus accessible, tout en faisant partie du “mythpunk” (un terme créé par l’auteur concernant l’utilisation des mythes et du folklore) comme la plupart de ses autres écrits. Car il est ici question de contes russes et plus largement de mythologie slave. Mais au-delà de cette réutilisation/détournement toujours habile, ce qui frappe en premier lieu, c’est bien l’extrême fluidité du roman, son style enlevé.
Catherynne M. Valente écrit bien, indéniablement, mais sans forcer les choses. Tout est limpide, délicat, exquis… On pourrait multiplier les adjectifs tout comme l’auteur déroule sa prose déliée, sans effort. Saluons donc au passage le travail du traducteur, Laurent Philibert-Caillat, déjà à l’œuvre par exemple sur La Triste Histoire des Frères Grossbart ou Qui a peur de la mort ?, autres textes de qualité au style travaillé.
Le roman en lui-même se révèle tout simplement brillant et bourré de bonnes idées, comme le contexte historique revisité avec la montée en puissance de la doctrine communiste (Ah, les demovoï, des sortes d’elfes de maison pour faire un parallèle parlant…), entre autres choses. Si vous craignez notamment que le dépaysement ou le décalage soit trop marqué pour vous, rassurez-vous ! Tout en respectant parfaitement les origines du conte lui-même, Valente sait prendre son lecteur par la main et le faire plonger dans une époque folle et magique où l’histoire le dispute à la légende. Les personnages, Marya en tête, sont quant à eux finement croqués et suscitent chez le lecteur tout ce que l’on peut espérer d’un bon roman aux protagonistes marquants, dotés d’une véritable vie et à l’âme vibrante, qui nous emportent dans un tourbillon de sensations et d’émotions jamais mièvre pour autant.
Sans singer ou se moquer de la dimension conte de fées de son histoire, l’auteur, au contraire, parvint à donner corps à cet univers aux atours singuliers et aux archétypes qui le peuplent, tout en évitant de lui imposer un caractère figé, à l’image de ses dialogues qui réussissent à ne pas sonner faux malgré, on l’a dit, le soin apporté à chaque mot.
Alors, on pourra regretter que certains personnages secondaires n’aient pas droit à un peu plus de place, des transitions pas toujours bien choisies ou une conclusion un cran en-dessous du reste… Mais la somme de ses qualités surpasse aisément ces menus regrets et Immortel incarne bel et bien ce terme que l’on galvaude trop souvent : une perle.
A découvrir sans attendre !

8.0/10

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