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Glückster le rouge
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Pascal Françaix
Rien ne va plus en païs d’Anglèbe. Après moultes années d’un règne bonasse, le Rouy Edohar est mourant. Afin d’éviter le désagrément d’un retour sous forme spectrale — funeste tradition n’ayant épargné aucun de ses prédécesseurs — Sa Grabataire Altesse s’est entourée des plus éminents thanaturges du Rouyaume, lesquels doivent procéder aux rites clamsatoires destinés à lui assurer un bon voyage vers l’Autre Monde… mais la chose n’est pas zézée, loin de là.
Pendant ce temps, le boxon se propage parmi les successeurs potentiels du futur fantôme du Neyant. Le dyouk de Glückster, frère d’Edohar et nain de torve gamelle, est le plus achargneux des prétendants au Bonnet d’Astrakan. Il ne reculera devant rien pour grimper sur l’Estrade. Zigouillages, étripages, sorcellerie et autres manicrasses, tout lui sera bon pour établir son règne de violences et d’infamies….
Critique
Par Gillossen, le 25/10/2005
En voilà un roman déroutant, autant vous prévenir tout de suite ! Plus que la fantasy pure et dure, c’est bien le roman médiéval, vieux françois à l’appui, qui passe à la moulinette de la parodie. Et le mélange ne se limite pas à cela, puisque les dialogues regorgent d’expressions en verlan ou utilisant l’argot (et sans mentionner des “brozeurs” ou “dyouk”).
Bref, il y a de quoi surprendre la majorité du lectorat ! Voire de le laisser au bord de la route : l’entrée en matière n’est en effet pas forcément aisée. Il faut bien une cinquantaine de pages pour vraiment se lancer, sans même parler de se sentir à l’aise. Et sur un peu plus de 300, il faut bien avouer que cet usage du langage, aussi original soit-il, peut finir par être quelque peu fatiguant.
Et justement, Glückster le Rouge n’est pas un nabot comme les autres, et c’est peu dire qu’il peut s’avérer épuisant, et ce, pas forcément pour le lecteur cette fois ! Mauvais, retors, et j’en passe, il ne dépareille pas dans une belle galerie de portraits, pas tibulaires, mais presque…
Mais au-delà des efforts sur la forme (on pourrait également citer les passages sous forme de pièces de théâtre), et cet univers peuplé de trognes où souvent il n’y en a pas une pour rattraper l’autre, la frontière est parfois mince entre gouaille bon enfant, et simple vulgarité. De même que l’ambiance, de prime abord versant dans le grand guignol, contient son lot de passages assez durs qui tranchent avec le reste.
Et si ce roman est indéniablement atypique au milieu des sorties du moment, s’il est bien difficile de lui attribuer une note chiffrée, si les réactions auront chez certains de quoi être épidermiques, dans un sens ou dans l’autre, il n’en demeure pas moins que Glückster n’a pas que des atouts dans sa manche, notamment envers les amateurs de fantasy humoristique plaçant cet ingrédient avant toute chose.
6.5/10
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