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Elbrön

Tome 2 du cycle : Bankgreen
ISBN : 978-284344114-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Thierry Di Rollo

Le monde de Bankgreen… Bankgreen, la mauve et noire…
Arfans et Digtères se sont entretués dans un carnage insensé.
Seuls demeurent les Shores, anciens esclaves qui, petit à petit, appréhendent leur liberté nouvelle. Mais pour combien de temps ? Car au loin, par delà le temps blanc, se dresse une silhouette de cendre tordue, un arbre mort aux contours de pantin géant désarticulé dénué de visage. Une silhouette qui approche, et qui bientôt se double, se triple, se mue en multitude portée par la haine. Qui pourra faire face à pareille horde ? Personne. A moins, peut-être, que les restes d’une armure abandonnée, éparpillée, retrouvent leur possesseur.
Un guerrier. Un mercenaire. Dont tous disaient qu’il ne pouvait mourir…

Critique

Par Gillossen, le 25/09/2012

Depuis quelques mois maintenant, nous avons voulu resserrer nos notations, dans le cadre notamment d’un rythme de parutions de plus en plus échevelé. Nous y sommes déjà revenus largement et nous n’allons pas recommencer dans le cadre de cette chronique, mais il s’agit tout de même de souligner au passage la valeur de la note attribuée aujourd’hui à la “suite” de Bankgreen, notre prix 2011 du meilleur roman de fantasy français.
Ne tournons pas plus longtemps autour du pot : si vous aviez su pénétrer la nève de cet univers, nul doute que Elbrön devrait vous combler. On ne dira peut-être pas vous ravir au sens premier du terme, car le ton du roman ne s’y prête guère. Si au contraire vous étiez restés hermétiques au précédent roman de Thierry Di Rollo, sachez que celui-ci n’a fait ici aucune concession à son style, ses thématiques, ou bien encore son approche du genre. Bankgreen demeure une terre à la fois fascinante et ô combien dangereuse (une formule reprise presque mot pour mot à notre chronique du premier tome après relecture de celle-ci, mais toujours valable), peuplée de créatures aussi différentes que hantées par le destin.
Tout comme dans Bankgreen, l’auteur tisse un ballet saisissant, une succession de visions frappantes, pourtant souvent emportées par la suivante, sans répit, sans relâche. Mais nous sommes loin de nous retrouver dans un vulgaire copier/coller : Elbrön possède sa propre nature, sa propre vibration. Le roman s’avère plus épique que son prédécesseur, plus vaste, plus riche, mais aussi parfois plus frustrant encore, car certaines réponses se refuseront obstinément à vous, même s’il est cette fois souvent question de points de détails. Un choix, une logique qui là encore n’ont pas changé, encore que de nombreuses interrogations tombent le voile.
Un autre élément qui semble quant à lui avoir légèrement évolué, c’est le comportement d’un personnage largement mis en avant dans le premier tome. De retour sous un angle en apparence plus classique, à travers par exemple une volée de répliques jouissives, celui-ci ne trahit finalement jamais sa nature et traverse le roman comme une tempête aussi soudaine que brutale.
Les protagonistes de cette nouvelle histoire, notamment du côté des nouveaux venus précisément, contribuent largement à étoffer l’univers sombre de Thierry Di Rollo. Les chapitres, souvent très courts, composent une mélopée envoûtante emportant le lecteur dans un tourbillon d’émotions le laissant à la fois interrogateur et exsangue, à l’image de son épilogue glaçant. Que l’on soit puissant ou misérable, certaines vérités resteront lettre morte et le monde qui vous entoure joue selon ses propres règles. 
Le diptyque Bankgreen se conclut donc ici et qu’importe la destination. Le voyage se révèle âpre, puissant, marquant. L’auteur étant resté campé sur ses positions de fond comme de forme, tout le monde ne partagera évidemment pas cette impression d‘“aboutissement vain”, un concept abscons, certes, antinomique, mais un concept qui imprègne néanmoins chaque ligne lue.
Elbrön représente donc une suite à la hauteur, une suite telle qu’on l’espère, repoussant nos attentes pour mieux sublimer son sujet. Et s’il n’est plus question à proprement parler de découverte et de claque dans le cadre d’une suite dans la droite ligne d’un premier volume, la morsure de la lame du varanier s’est faite d’autant plus profonde.
De quoi tenir l’un des grands romans fantasy de la rentrée… et pourquoi pas de l’année, une fois encore.

9.0/10

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