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Danse macabre

Titre VO: The Enterprise of Death

ISBN : 978-280943230-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Jesse Bullington (Proposer une Biographie)

Tandis que les bûchers de l’Inquisition espagnole purifient la morale de l’Europe de la Renaissance, Awa, une jeune esclave africaine, se retrouve malgré elle l’apprentie d’un ancien nécromancien. Alors qu’elle cherche à s’enfuir, la jeune esclave découvre qu’elle porte en elle une terrible malédiction. Pour sauver sa vie, elle doit trouver un antique manuscrit caché quelque part sur le contient, déchiré par la guerre. Au cours de sa quête, elle va s’apercevoir que son destin est aussi lié à celui de trois inconnus : l’artiste Niklaus Manuel Deutsch ; l’alchimiste Dr. Paracelsus et une mercenaire hollandaise homosexuelle.

Critique

Par Gillossen, le 15/06/2013

On avait découvert Jesse Bullington et son ton volontiers à part tout récemment avec La Triste Histoire des Frères Grossbart. Apparemment, Eclipse version Panini a toujours envie de croire en cet auteur et de le mettre en avant, nous gratifiant donc aujourd’hui de Danse Macabre.
On retrouve ainsi les mêmes ingrédients que précédemment : une base « historique » travaillée, des personnages forts en gueule mais surtout atypiques et un style très particulier, qui ne conviendra sans doute pas à tout le monde. En effet, l’auteur, entre autres choses, entretient une certaine distance avec son histoire.
Toutefois, Bullington a visiblement compris que l’on ne pouvait non plus faire dans la surenchère perpétuelle dans ce registre, aussi bien vis-à-vis de ses propres personnages que des lecteurs. Et même si les thématiques abordées ou le cadre n’ont rien de bien réjouissant - logique, cela dit, étant donné l’époque et les protagonistes qui se croisent et se déchirent ici… - de nombreux personnages justement sont bien plus aisés à apprécier, sans pour autant que l’auteur en ait fait des modèles de vertu ou de générosité, bien au contraire. Ils sont simplement plus… humains, surtout dans leurs travers.
Et cette humanité s’avère d’ailleurs un élément central du roman, bien plus importante que la somme de ses ingrédients. Il faut dire que la frontière est parfois mince entre le juste équilibre et les excès quand on navigue ainsi dans une réalité repoussante qui n’empêche néanmoins pas certains échos de poésie, souvent horrifiques. On se demande parfois si le roman ne pourrait pas être adapté au cinéma par Terry Gilliam ou Tim Burton, sur un script de Clive Barker.
Comme souvent, ce n’est pas la « quête » en elle-même que l’on retiendra avant tout, mais bien l’atmosphère de ce récit crépusculaire, qui n’hésite pas à multiplier les visions grotesques, au sens propre du terme, pour mieux nous entretenir de la morale ou de l’amitié, entre autres sujets. À vrai dire, le ton est donné dès les premières pages du roman et même si sa conclusion n’est peut-être pas à la hauteur des enjeux entrevus un temps - l’auteur semblant céder quelque peu à la facilité via son épilogue - impossible de nier que vous ne lirez sans doute pas deux romans tels que Danse Macabre cette année.
Ce qui n’est pas franchement le cas d’une immense partie de la production arrivant chaque mois dans nos tristes rayons…

7.5/10

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