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Ombramère
(Ce Cycle est En Cours)
Les Héritiers de Ghern Arg
Au début des temps régnait sur le monde d’Ombramère un vide absolu et glacial. Des ténèbres naquirent les Primans, les initiés de la grande nuit. Ils créèrent les hommes, et chaque peuple se choisit un dieu. Mais les hommes négligèrent leurs dieux. Le courroux des Primans donna naissance aux Avatars, des démons qui firent régner des siècles de terreur. Lorsque leurs créateurs voulurent les renvoyer au néant, les Avatars se révoltèrent. On raconte que les Primans furent vaincus et s’endormirent, abandonnant le monde au joug des princes-démons.
Des siècles plus tard, dans une province reculée de l’empire, un fermier recueille une jeune femme mourante par une nuit de tempête. Elle laisse son nouveau-né, Verganise, sous la protection de Palméo, un mystérieux scalde errant qui décèle sur la petite fille la marque des Primans…
C’est le début de la quête des héritiers de Ghern Arg.
La Marque des primans
La course est engagée entre les princes-démons et Chimar, le dernier des dieux Primans.
Verganise, l’enfant trouvée, est l’objet de convoitise d’un inquiétant personnage qui tente de la récupérer en force. Sous la direction de Soryane, la prophétesse du peuple El’m, une étrange expédition se met alors en route : grâce au scribe humain Albérion, les envoyés de Chimar ont réussi à déchiffrer le mystère de la Lune d’Argias menant sur la piste des Primans.
Traqués par les princes-démons, il leur faut retrouver les ruines légendaires de l’ancienne cité de Kob’Surn, où la mission de chacun d’entre eux doit être révélée…
Le Chemin des larmes
Les envoyés du dieu Chimar poursuivent leur quête en dépit des pièges tendus par les Avatars. De longues recherches dans de vieux grimoires leur révèlent les traces d’une antique cité engloutie dans le Vreen Loch. A la recherche de la Larme du Priman de l’eau : Aquar, ils parviennent enfin aux ruines, où les attend une révélation qui bouleverse le sens de leur quête : en dépit de ce que tous croyaient, Verganise n’est pas le Kruddel Huma, l’enfant capable de libérer les dieux de leur sommeil millénaire. Contre toute attente, Chimar leur demande alors de s’allier avec Or-Kaldor, le messager des Avatars…
La Grande conjonction
Les envoyés de Ghern Arg approchent enfin du terme de leur quête : seuls quelques jours les séparent encore de la Grande Conjonction. À l’heure où les deux lunes de Varg Horn se rencontreront, l’enfant élu devra accomplir le réveil des Primans pour sauver le monde de la folie destructrice des Avatars.
Mais avant d’atteindre le lieu de l’ultime jugement, il leur faut encore retrouver deux Larmes : celle de Sénocle, le Père de Tout, et celle de Chimar, le dernier des Primans… Briak l’orphelin, Soryane la prêtresse El’me, Anthanis l’homme-chien et leur compagnons verront alors leur destin révélé.
Critique
Par Luigi Brosse, le 19/10/2005
Nous nous efforçons autant que faire ce peut de respecter les œuvres lors de nos critiques, de même que nous essayons de rester le plus objectif possible, lorsque celles-ci méritent nos louanges. Pourquoi rappeler cela en préambule ? Afin que l’on ne taxe pas cette critique de “méchanceté”; elle est le fruit comme toutes ses sœurs d’une réflexion à tête reposée.
Il est cependant difficile de conserver un ton courtois et d’éviter l’emploi de termes plus injurieux lorsque l’on se trouve face à de tels romans. Car bien sûr, il existe comme partout des livres auxquels il manque un petit quelque chose pour les rendre plus attrayants. Mais découvrir une telle parution, dépourvue de toute qualité littéraire, c’est à se demander si l’éditeur a lu le livre avant de le publier…
Et effectivement, on peut se poser la question. Car si l’on dressait la somme de toutes les fautes d’orthographes ou de typographies qui parsèment les quatre volumes, la note ne serait pas brillante lors d’un concours. Plus fort encore, arriver à avoir deux orthographes différentes du même nom dans le résumé du tome 2 et 4 (corrigé sur cette page). A plus de 20 euros le volume, le lecteur serait-il devenu un pigeon ?
Tout cela n’aborde pas le sujet principal qu’est l’histoire. Car après tout de minimes problèmes de relecture n’ont jamais rendu une lecture inintéressante. Cependant rares sont les fois où finir un livre relevait autant de l’exploit (et que dire quand on vient juste de terminer le premier, et qu’il en reste trois autres). Le contexte n’est pas si mal trouvé pourtant. Certes classique, le retour des dieux chassés aurait pu se révéler intéressant. Les premières pages nous introduisent d’ailleurs rapidement au cœur de sujet. La mise en place des intrigues primaires se suit avec intérêt, quelques personnages commencent à se détacher du lot par leur charisme. Le rythme est très lent, sans gros suspens, ce qui peut à la rigueur se comprendre pour un tome d’introduction. On a néanmoins l’impression que l’auteur a du mal à démarrer son histoire et à savoir ce qu’il veut faire de ses personnages.
Le tome 2 d’après son résumé devrait voir la course poursuite s’engager. Bizarrement ce n’est pas le cas. Les personnages les plus en vue du tome précédent voient leur action étouffée, quand ils n’en viennent pas à disparaître complètement du scénario. La notion de prophétie, évoquée précédemment prend tout son sens. Malheureusement devrait-on souligner car dès lors, la fine équipe qui s’est formée n’aura de cesse de suivre un sentier sans réelle implication. Ses membres peuvent bien disparaître mortellement touchés, ou accomplir des “prouesses” pour obtenir les objets mythiques qu’ils doivent réunir, le lecteur contemple tout cela d’un œil morne. Ce cheminement ressemble désagréablement à un mauvais jeu de rôle dans lequel l’auteur fait partir ses personnages une fois en direction de chaque point cardinal. On arrive finalement à être étonné que tous les participants nécessaires à l’accomplissement du “climax” soient présent au bon endroit.
Parlons à présent des personnages et de leur psychologie (ou bien de leur absence de psychologie plutôt). Fait surprenant, dès qu’un héros semble se démarquer du lot par un comportement original, il disparaît. Sa mort n’affectant que peu ou prou ses compagnons. Les personnages sont tellement plats et transparents que l’on se demande parfois pourquoi l’auteur tarde tant à découvrir leur identité secrète (traîtres, dieux, …). Ne pas être surpris une seule fois par un retournement de situation, cela devient tragique au bout de 2000 pages. Les méchants ne se révèlent pas mieux, pourtant on serait en droit de s’attendre à quelque chose de phénoménal de la part de ceux qui ont détruit les anciens dieux. Mais non, cette prophétie les empêche d’intervenir le moins du monde, laissant ainsi échapper leur proie. Un concept qui conduit finalement à se cogner la tête contre les murs, tellement il n’y a pas d’enjeux entre les deux camps.
La palme de cette gestion désastreuse des protagonistes revient à un fait ahurissant. Au beau milieu du tome 3, un personnage que l’on avait perdu de vue, réintègre sans explication le groupe à l’occasion d’un changement de chapitre. Incroyable ! Vérification faite, ce personnage était sensé ne pas avoir suivi la troupe, pourtant le voilà qui mêle son point de vue à la situation comme si de rien n’était. L’auteur se rendra compte de son erreur au début du tome 4 en fournissant une explication pour le moins rocambolesque à cette situation.
On terminera sur le style de Pierre Saviste. Celui-ci n’a rien d’extraordinaire. La présence de phrases en fin de chapitre comme “Mais que ce passera t-il donc après? Seul l’avenir le dira.” a un effet dévastateur sur la lisibilité de l’œuvre. En bref, on a parfois du mal à croire à un effort de style, tellement les formules font passe-partout. Mais le plus rageant dans tout cela provient bien du fait que quelques passages demeurent bien écrits, avec des intervenants intéressants et une intrigue solide.
Comment l’auteur peut ensuite rechuter dans la médiocrité que constitue 95% de cette tétralogie, cela reste un mystère.
4.0/10
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