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Katana

(Ce Cycle est Terminé)

Auteur/Autrice : Jean-Luc Bizien
Katana

Vent rouge

Le jeune Ichirô suit les préceptes de son maître et père adoptif, le vieux guerrier Hatanaka, afin de devenir un grand samouraï. Mais il découvre un jour que ses parents ont été tués par le daimyo, l’impitoyable seigneur-dragon, réputé invincible. Ichirô ne sera plus désormais guidé que par un seul souhait : obtenir vengeance et vaincre le démon qui a fait de lui un orphelin. La route pour y parvenir ne sera pas sans danger, mais il pourra compter sur l’aide de quatre jeunes gens rencontrés en chemin et auxquels il semble mystérieusement lié.

Katana

Dragon noir

Après avoir découvert le secret qui le lie à ses compagnons de route, Ichirô est plus que jamais décidé à anéantir le daimyo qui a tué ses parents. Il lui faudra, pour cela, partir en quête d’un katana mythique, seule arme capable de venir à bout de l’implacable seigneur-dragon. Aidé de Buta, le paysan, de Jotarô, le voleur, d’Aiko, le ninja, d’Onô, le samouraï, et d’Hatanaka, son vieux maître, Ichirô est prêt à défier son invincible ennemi et à accomplir son destin.


Critique

Par Erkekjetter, le 02/04/2018

Katana est une histoire créée par Jean-Luc Bizien et son frère, destinée initialement à un projet de bande-dessinée qui ne vit jamais le jour. Les personnages et la trame ont été repris par l’auteur, des années plus tard, pour aboutir à ce diptyque et donner vie à ce récit.
Le roman commence sur un prologue mettant en scène l’assaut déloyal d’un daimyo sur le château d’un de ses vassaux. Nous rencontrons ensuite nos deux personnages principaux, Ichirô et son maître, le vieux et sage Hatanaka. Ce dernier révèle à Ichirô le secret de sa naissance : il est le fils du seigneur Toshirô, assassiné par le daimyo. Et la traîtrise dont il a été victime appelle la vengeance, pour laver son honneur. Ichirô jure donc d’aller planter son katana dans le gras du vil daimyo, mais le chemin pour y parvenir ne s’annonce pas si simple.
De nombreuses péripéties attendent le jeune homme et son maître. Ichirô a encore beaucoup à apprendre avant d’être prêt à affronter le terrible seigneur, et les diverses rencontres qui ponctuent son périple vont à chaque fois livrer, volontairement ou non, une leçon au jeune homme. Le cheminement du personnage évoque celui du héros de conte, ou de récit initiatique traditionnel : le but qu’il poursuit est dévoilé rapidement mais sa résolution exige de parcourir un long chemin, au sens propre comme au figuré, dont le personnage sortira grandi et capable, enfin, de résoudre sa quête. Ses compagnons de route, glanés au fil de son voyage, vont également être mis à l’épreuve et eux aussi devront progresser sur la voie de la sagesse afin d’aider Ichirô dans sa quête, qui, quelque part, les concernent tous.
Le daimyo, pour sa part, se présente comme un authentique grand méchant : en bonne incarnation du Mal absolu, il n’hésite pas à recourir à des stratagèmes que l’honneur réprouve, s’enivre de sombres pouvoirs, massacre à tour de bras et terrorise la région. Il apparaît dès les premières pages comme un homme cruel et sans scrupules, face auquel se dresse Ichirô, qui incarne l’espoir frêle mais tenace de mettre fin à la tyrannie. Et si leur opposition est clairement manichéenne, les personnages secondaires offrent pour leur part un peu plus de nuances.
Il est indéniable, à la lecture de ces pages, que les frères Bizien sont férus de culture japonaise. On sent ici une volonté marquée de rendre hommage aux films de sabre (plus particulièrement au chanbara), notamment, au nekketsu (le genre auquel se rattachent les shonen) mais aussi au Japon historique et à ses récits folkloriques. L’auteur prend soin d’utiliser des termes traditionnels accompagnés de petites notes explicatives, comme le tsuba pour la garde du katana ou le mot yamabushi qui désigne un moine-guerrier vivant isolé dans les montagnes. Il est d’autant plus curieux (et dommage) dans ce contexte de croiser le mot ninja, terme moderne apparu au XXe siècle, plutôt que shinobi, qui eût été plus adapté.
Et s’il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’auteur est d’une sincérité absolue dans sa démarche, le résultat n’est pas aussi bon que l’on pouvait l’espérer. Ce sont parfois des ficelles un peu trop prévisibles qui permettent au scénario de progresser. La séquence de fin du premier volume frise le ridicule tant elle est improbable et le comportement des personnages laisse par moments songeur, entre attitudes invraisemblables et revirements tirés par les cheveux – ceci concernant tout particulièrement Ôno. Certains éléments qui n’auraient pas été choquants dans une bande-dessinée produisent dans le cadre d’un roman une impression très différente.Les scènes d’action n’en restent pas moins réjouissantes et bien construites, et elles ne prennent pas le pas sur le reste : le rythme global du diptyque est équilibré, entre moments de tension et phases de préparation et de discussion. L’histoire, dans son ensemble, demeure sympathique quoique sans grande surprise et les personnages, bien qu’archétypaux, savent capter l’affection du lecteur, malgré les écueils précédemment évoqués qui se font sentir à quelques moments bien précis. Les relations qui se tissent entre les compagnons d’Ichirô fonctionnent bien, et Hatanaka se révèle très attachant, tenant à la fois du vieux sage, du samouraï d’exception et du père d’adoption. Si le récit risque de laisser sur leur faim les lecteurs exigeants, il conviendra probablement mieux à un public young adult ou résolument fan de nekketsu. Katana offre globalement un moment de lecture un peu inégal mais distrayant, pendant lequel on ne s’ennuie pas.

6.5/10


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