Nous voilà face au troisième et dernier tome d’une trilogie, et cela se sent ! Jennifer Fallon semble avoir choisi comme mot d’ordre de dénouer et boucler les fils de son intrigue, ce que tous les auteurs se gardent finalement bien de toujours faire…
Fallon opte de fait pour un schéma plus classique, plus direct, par le biais d’une narration plus carrée. Il faut avouer qu’elle avait déjà fait un pas en ce sens avec le deuxième tome. Elle s’y décide tout à fait cette fois.
Cela ne l’empêche toutefois pas de développer certains concepts toujours aussi réussis, grâce à une imagination qui n’est décidément pas en berne, de même que son sens du rythme.
La violence est elle aussi toujours présente, un ingrédient qu’il ne faut pas négliger dans cette trilogie, et notamment dans ce tome 3.
Serait-il quelque peu farceur de se demander si l’auteur apprécie l’Épée de vérité ? Le sort d’un personnage comme R’shiel interpelle.
En fait, ce dernier tome pêche tout de même par un certain recours au Deus Ex Machina laissant les personnages en bord de route en plusieurs occasions, et on aurait apprécié, après de telles aventures, que Fallon prenne un peu plus à cœur son histoire dans sa globalité.
Même en approchant de la fin, certains rebondissements se règlent en deux coups de cuillère à pot et on aurait sans doute aimé s’attarder un peu plus longuement sur la psychologie de plusieurs protagonistes, y compris parmi les principaux, à travers leur évolution. Au moins n’a-t-elle pas recours à la conclusion la plus convenue qui soit question praticabilité. C’est déjà un autre point positif à mettre malgré tout à son actif !
Partie sur des bases plus qu’intéressantes, cette trilogie se conclut au bout du chemin avec plus de regrets que ce que l’on pouvait espérer au départ.
Dommage que l’aventure ne soit pas donc pas aussi aboutie que divertissante.
— Gillossen