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Complot

Titre VO: Good curses evil

Tome 1 du cycle : L' Ecole des mauvais méchants
ISBN : 978-209254304-7
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Sanders Stéphanie S.

Être méchant, ça s’apprend !
Au Centre de redressement de Veldin Drexler, on rééduque les Mauvais Méchants pour en faire des Méchants Accomplis. C’est le cas de Rune, piètre sorcier ; de Jezebel, fille de Dracula, qui préfère le chocolat chaud au sang ; et de Loup Junior, fils du Grand Méchant Loup, qui a sauvé un enfant de la noyade. En désespoir de cause, on leur confie un complot, dernière chance pour eux de se racheter : ils doivent kidnapper une princesse, enlever un bébé, trouver un homme de main pour en faire leur esclave et renverser un royaume – tout cela en une semaine. S’ils échouent, ils peuvent dire adieu à leur carrière de Méchant

 

Critique

Par Erkekjetter, le 09/12/2017

L’école des mauvais méchants tient un peu de l’école de la dernière chance pour méchants ratés, de ceux qui se sont laissés aller à être sympathiques avec un enfant, sauver une coccinelle de la noyade ou toute autre bonne action. On y rencontre ainsi Jezebel, une vampire qui préfère le chocolat chaud à l’hémoglobine, ou Désiré, fils de sorcière plus passionné par la pâtisserie que par les sortilèges. Bref, des cas désespérés qu’il faut remettre dans le droit chemin des Méchants Accomplis.
L’intrigue consiste pour nos héros à réaliser la liste de complots fournie par le directeur de l’école pour prouver qu’ils ne sont pas irrécupérables. Un peu corsée, la liste, mais c’est pour la bonne cause, à savoir monter en grade dans la terrible hiérarchie des Méchants. D’autant que c’est à Rune qu’on a confié cette liste, Rune qui n’est autre que le fils du directeur de l’établissement… dont se moque allègrement la fée Morgane, directrice de l’école concurrente qui n’accueille que de véritables méchants. Et ce n’est pas le genre de choses que le père de Rune vit particulièrement bien… La formule de Sanders est finalement assez simple : détournement de contes classiques et multiples injections d’humour, quête tordue et poignée de héros sympathiques aux illustres filiations, le tout évoluant dans le cadre d’une école de seconde zone.
Adressé aux lecteurs à partir de 8/9 ans et doté d’une appétissante couverture signée par Xavier Collette, ce premier tome propose un moment de lecture tout en légèreté, mais peut-être un peu trop, justement. Les premières pages commencent bien, l’humour fonctionne et l’on a clairement envie de progresser dans l’histoire, pour voir à quelle sauce nos héros malgré eux vont être cuisinés. Malheureusement cela s’essouffle rapidement : passer les premières pages qui posent le décor, il n’y a rien de très original, les péripéties se déroulent sans surprise, et tout semble se passer à la fois un peu trop vite et un peu trop facilement. Il y a bien sûr quelques bons éléments, mais l’ensemble peine à se démarquer et l’humour lui-même n’est plus aussi efficace à mesure que les pages se tournent. Le récit semble finalement servir de prétexte pour dérouler un univers et des idées plutôt sympathiques au demeurant, et potentiellement amusantes, mais qui ne sont pas vraiment exploités à leur maximum. C’est trop prévisible, trop attendu, il manque cette petite étincelle d’originalité ou de créativité qui parviendrait à faire la différence et à maintenir l’intérêt du lecteur au-delà de la découverte. On pense à L’école du bien et du mal de Soman Chainani, qui s’adresse certes à un public un brin plus âgé, mais s’en sort mieux avec des ingrédients en partie similaires.
Malgré ses défauts, ce roman a de bonnes chances de plaire à de petits lecteurs. L’histoire prête à sourire, les personnages demeurent attachants (avec une mention particulière pour Désiré et ses facétieux bonshommes de pain d’épice diversement améliorés) et il règne sur l’ensemble une ambiance bon enfant, propice à se changer les idées. Sans être une grande réussite, L’école des mauvais méchants remplit correctement son contrat de lecture divertissante, pour peu que l’on soit prêt à lui pardonner ses faiblesses.

6.0/10

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