City of Lies

Tome 1 du cycle : The Poison Wars
ISBN : 978-076539689-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Sam Hawke (Proposer une Biographie)

J’avais sept ans la première fois que mon oncle m’a empoisonné…
En apparence, Jovan a beau être présent à la cour, personne ne le remarque. Silencieux. Discret. En secret, il est un maître des poisons et des produits chimiques, formé pour protéger la famille du chancelier de la traîtrise. Lorsque ce dernier succombe à un poison inconnu et qu’une armée assiège la ville, Jovan et sa soeur Kalina vont devoir protéger l’héritier et sauver leur cité.
Mais la trahison se cache dans tous les coins, et les anciens esprits du pays se lèvent … et ils sont en colère.

Critique

Par Gillossen, le 24/07/2018

City of Lies fait partie de la catégorie de ces premiers romans largement mis en avant par leur éditeur (ici Tor Books, le géant américain du secteur SFF), avec son lot de Service Presse distribués généreusement. Le premier roman de Sam Hawke “méritait”-il une telle attention ? 
C’est en tout cas un premier tome solide et généreux, porté par une double narration à la première personne pertinente - ce qui n’est pas toujours le cas dans ce registre, loin de là. Encore plus lorsqu’il faut donc incarner deux voix distinctes. Mais à vrai dire, c’est bien l’univers et notamment tout ce qui concerne le contexte sociétal de City of Lies qui retient avant tout notre attention, avec par exemple l’importance accordée aux liens familiaux, tout comme celle de la question religieuse. Même si cela soulève d’autres questions sans réponses pour le moment ; je pense à l’importance des hommes en politique alors que l’on pourrait imaginer que ce soit plutôt les femmes qui ait la main. 
Ce caractère atypique se retrouve également dans les personnages principaux du roman, tous deux atteints de tocs pour l’un ou d’une maladie chronique pour l’autre. Voilà qui change clairement d’un héros borgne ou simplement le visage couturé de cicatrices, d’autant que cet élément est traité avec soin. Il ne s’agit pas seulement d’un aspect cosmétique. Malgré tout, si on le met de côté pour se pencher sur la personnalité même de Jovan et Kalina, nos deux “héros” sont sympathiques, mais pas plus marquants que ça, notamment car leurs traits de caractères sont finalement assez similaires, même si les raisonnements qui les animent sont parfois différents. En tout cas, eux comme d’autres (Tain) peuvent s’apparenter à une bouffée d’oxygène dans une succession de parutions souvent toujours plus sombres. Ce sont clairement des figures solaires (et imparfaites !), animées par le désir de faire le bien, ou, du moins, d’agir au mieux.  
Cet aspect-là des choses - un certain classicisme réflexion faite - est aussi présent dans l’intrigue principale elle-même, où trop d’éléments paraissent sous-exploités dans le cadre d’une histoire finalement assez banale : dommage en particulier que les poisons justement ne soient pas utilisés de façon plus récurrente ou que l’antagoniste principal et ses complices s’avèrent aussi en retrait que leurs motivations sont banales et prévisibles. 
Néanmoins, si l’on met de côté ces éléments ainsi qu’une section intermédiaire au rythme erratique, City of Lies se lit très vite malgré une belle longueur (+ de 500 pages), d’autant que le roman ne tombe jamais dans le déversement artificiel d’informations uniquement données pour le lecteur. L’auteure a su capter notre attention sans artifice, rappelant d’ailleurs à plusieurs reprises le modus operandi d’une V. E. Schwab. On peut aussi le lire et décider de s’arrêter là, même si une suite s’annonce de façon assez évidente. Espérons qu’elle creuse un peu les choses au-delà des apparences ! 

7.5/10

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