Après quelques pages d'introduction, histoire de se replonger dans le bain de cet univers bien particulier, l'auteur redémarre pied au plancher.
Et cette suite se lit toujours aussi bien, le lecteur se retrouvant au cœur d'une Angleterre menaçante laissant à nouveau libre cours à une magie qui n'a rien de bien rassurant, au contraire.
En profitant au maximum de cet angle bien différent du tout venant de la production fantasy, Mark Chadbourn livre un roman tout aussi prenant que le précédent, tout en faisant avancer son intrigue sans temps mort (enfin, si vous aimez les petits-déjeuners en tout cas...).
Les faiblesses des cinq personnages principaux, leurs interactions, apportent également un vrai plus au récit, notamment par le biais des dialogues. Dommage cela dit que certaines de leurs réactions demeurent toujours aussi peu crédibles (encore que, évidemment, placé dans une telle situation, qui sait comment on réagirait ?), les protagonistes en eux-mêmes n'étant pas particulièrement travaillés. Dans tous les cas, le lecteur a toujours la satisfaction de n'avoir pas affaire à un groupe de boyscouts résolus à sauver le monde au péril de leur vie.
Dommage aussi par ailleurs que l'auteur ne sache pas parfois réfréner ses ardeurs : certains passages sont bancals dans leur construction, d'autres pâtissent d'un surplus d'informations lorsque Chadbourn s'égare dans l'étalage de connaissances brutes... Et c'est le récit qui en fait donc les frais, avec pour conséquence de revoir à la baisse l'ensemble.
Car on ne peut plus afficher envers cette suite le soupçon de "clémence" souvent inhérent à tout premier tome offrant une mise en place sympathique d'un univers à part...
Et puis, la conclusion arrive, et le tome 3 se fait attendre !
— Gillossen