Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Raiponce, aujourd’hui dans les salles !

Par Gillossen, le mercredi 1 décembre 2010 à 13:43:18

La chronique de Witch

Couper ou ne pas couper ses cheveux, telle aurait pu être la seule préoccupation de la jolie Raiponce, enfermée dans sa tour par une méchante sorcière (oui encore une, je sais, il semblerait que ce poncif ait la vie dure, à mon grand regret).
Blonde et oisive avec rien d'autre à faire que de chanter pour sa "maman", elle aurait pu tourner à la Barbie tête à claques. Mais non, elle grandit comme une jolie plante, s'occupe comme elle peut et est curieuse de voir le vaste monde malgré le portrait effrayant que lui en fait celle qui la retient prisonnière "pour son bien".

Si l'on n'est pas en face d'une aussi grande réussite qu'avec le récent et excellent Dragons, Raiponce est une vraie bonne surprise pour les fans de belles histoires à la Disney.

L'important, il me semble, est que même si l'on se trouve face à l'adaptation d'un conte de fées classique, un peu moins connu en France que les Cendrillon et autres Blanche-Neige, le partie pris est celui de la modernité.
Certes, on retrouve les rouages habituels : scène de chansons, histoire d'amour contrariée, méchante marâtre, destinée de princesse, tout y est. Mais rien ne dégouline. Il y a un respect du jeune public désormais bien plus averti que celui qui découvrait la Belle au Bois Dormant dans son château.
Il y a certaines questions qui restent d'actualité et quasi universelles pour les pré-adolescents : doit-on désobéir à sa maman qu'on aime, peut on faire confiance aux étrangers et qu'y a-t-il au delà de la colline qui constitue un tout petit univers restreint. Du coup notre chevelue est assez moderne et même si légèrement obsessionnelle - mais quand on a grandi coupée de tout n'est-ce pas un moyen de ne pas devenir folle ? - elle n'a pas les deux pieds dans le même chausson de vair.

Raiponce n'est donc ni niais ni sirupeux. Bon évidemment si vous êtes uniquement fan de metalcore, les chansons risquent de vous agacer les oreilles (en même temps que faites vous dans cette salle ?). Mais les morceaux sont plutôt sympathiques et pas trop envahissants au niveau persistance sonore (en tout cas cela m'a moins lassée qu'un certain "Rêve bleu" par exemple).
Les personnages secondaires sont drôles et pas seulement des faire-valoir. Il y a le caméléon Pascal au caractère bien trempé, le cheval Maximus véritable chien de chasse version "je lâche jamais l'affaire" et enfin la troupe des brigands qui rappelle presque des pirates et dont la chanson est un des meilleurs moments du film.Le héros n'est pas un modèle d'honnêteté mais il a surtout très bon fond et on ne peut pas s'empêcher de sourire devant ses techniques de dragueur à la petite semaine.
La méchante, dont la motivation est des plus classiques, n'est pas bêtement mégalo, son humour peau de vache à l'égard de Raiponce est même assez percutant.
Les voix françaises sont réussies et si on ne m'avait pas dit qu'il s'agissait d'Adjani, je ne l'aurais pas reconnue, ce qui montre qu'elle a su s'effacer derrière le personnage.

La 3D n’apporte pas beaucoup dans cet univers assez classique (une fois de plus diront ses détracteurs) mais quand on voit quelques enfants tendre la main vers les objets qui semblent venir vers eux, on se dit que c’est quand même sympathique de réussir à émerveiller les esprits non blasés.
Ah, juste une petite réflexion très personnelle : je me suis demandé si l'un des scénaristes n'était pas un ancien hippie sur le retour. Parce que l'une des scènes finales (attention, spoilers !) ressemble carrément à une Full Moon party sur une plage thaïlandaise !
Très joli, rien à redire et sans doute très féérique pour les enfants mais un peu ... barré, ce qui est finalement une bonne surprise quand on va voir un Disney.