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Max et les Maximonstres, aujourd’hui dans les salles !

Par Gillossen, le mercredi 16 décembre 2009 à 14:00:58

Les voix et personnalités des Maximontres

Jonze et Eggers s’inspirèrent des illustrations de Sendak pour créer l’étonnante ménagerie de monstres du film et donner une personnalité distincte à chacune de ses créatures géantes cornues, poilues, griffues. Les acteurs chargés de prêteur leur voix aux Maximonstres eurent un rôle décisif à cet égard, ainsi que dans l’élaboration collective de leurs échanges tour à tour âpres, tendres et comiques.
James Gandolfini interprète Carol, le chef puissant mais hypersensible du groupe. Lauren Ambrose est la dynamique KW, qui apprécie une certaine solitude et cède parfois à des accès de mélancolie. Chris Cooper est l’entreprenant Douglas, au rutilant plumage de coq. Catherine O’Hara est l’envahissante Judith qui se répand en propos sarcastiques et négatifs. Forest Whitaker est son modeste de patient compagnon, Ira, à la force herculéenne (Il adore faire des trous un peu partout !) Paul Dano est le petit Alexander, affublé de cornes de chèvre, qui craint parfois de n’être pas pris au sérieux. Dave Eggers : ««Ces monstres, qui entretiennent des relations changeantes avec Max, représentent tous un certain type de caractère ou de comportement, jamais clairement explicité. Nous ne les avons pas pensés comme des monstres, mais perçus de bout en bout comme des personnes réelles.»
Rompant avec les techniques traditionnelles qui consistent à enregistrer séparément la voix de chaque acteur, Jonze rassembla tous les comédiens sur le plateau afin qu’ils interprètent ensemble la totalité du film. Il put ainsi capter à la fois leurs voix et leurs comportements et se constituer une très utile «prémaquette» sonore et visuelle du film. Spike Jonze : »Max ferait appel aux marionnettes et à l’animation, deux techniques qui sont tout sauf spontanées. Nous avons donc commencé par tourner le film de A à Z sur un plateau, en deux semaines. Nous avions besoin de l’apport spontané de ces merveilleux acteurs.»
Sur un plateau aux allures de terrain de jeux minimaliste, les comédiens, équipés chacun d’un micro-émetteur, improvisaient durant toute la journée à partir du scénario. «Spike est un réalisateur prodigieusement inventif, ennemi de la demi-mesure, qui vous mène où il veut et finit par vous avoir à l’usure», déclare Catherine O’Hara. «Résultat : je n’arrive toujours pas à me détacher de Judith ! «Les maximonstres sont adultes par leur taille, mais très enfantins par leurs comportements», souligne Paul Dano. «Nous nous sommes livrés sans restrictions à nos instincts gamins, nous nous sommes provoqués les uns les autres, nous avons hurlé comme des sauvages, en essayant de préserver le niveau d’énergie nécessaire.» Sur le plateau, les arbres, grottes et éboulis étaient représentés par des cubes de mousse synthétique. Les acteurs se bombardaient de petits pains rassis pour simuler les explosions que Jonze filmerait ultérieurement en extérieurs avec les Maximonstres. «C’était une expérience physique intense», observe Whitaker. «On se bagarrait, on courait, on riait, on se tapait dessus avec des bûches de polystyrène, et Spike était toujours présent au coeur de la mêlée, débordant d’enthousiasme et d’énergie.»
James Gandolfini prête sa voix à Carol, leader des Maximonstres, qui nouera la relation la plus solide et la plus complexe avec Max. Spike Jonze : «Carol est un meneur, mais c’est aussi un hypersensible. Il m’a semblé que James jouerait à la perfection cet être aux émotions volcaniques. Je l’ai mis à la torture en multipliant les prises, en rajoutant du dialogue, etc.» James Gandolfini : «Spike est un perfectionniste. Il cherche à obtenir la meilleure interprétation possible, et est à ce titre aussi exigeant que moi et prêt à passer tout le temps qu’il faudra pour parvenir à ses fins. «Les Maximonstres incarnent nos peurs et certains sentiments que Max commence tout juste à comprendre. Carol est en état d’insécurité chronique. Il n’est à l’aise nulle part, ce qui l’amène à bâtir constamment de nouvelles maisons, qu’il ne tarde pas à raser. Il détruit les choses de l’intérieur.» Max noue aussi une relation privilégiée avec la mystérieuse KW, décrite avec humour par son interprète, Lauren Ambrose, comme «une nana qui me ressemble comme deux gouttes d’eau, avec ses longs cheveux roux réparés par une raide médiane. KW se tient à l’écart du groupe par timidité, pour mieux se protéger. La présence de Max va l’amener à s’ouvrir davantage aux autres.
Le filmage des séances d’enregistrement aida considérablement les acteurs australiens costumés, chargés dans un second temps de donner une réalité physique aux Maximonstres. «Ils ont visionné ce matériau, l’ont assimilé et se sont calés sur l’interprétation vocale du premier groupe», explique Jonze. «Ils en ont saisi l’essence et l’ont transposée en termes gestuels, dans les limites qu’autorisaient ces costumes géants. Tout est parti du travail vocal du premier groupe, mais le résultat final est une combinaison de trois éléments distincts : les voix, les costumes et l’animation numérique des expressions des Maximonstres.»
Pour leur première apparition à l’écran, les maximonstres devaient satisfaire, par leur look, à des exigences précises : pouvoir afficher des sentiments divers, profonds et authentiques, faire preuve d’humour, de tendresse et de férocité. En un mot, ils devaient être vrais. Sendak se vit offrir «le dernier mot sur le look et la gestuelle des Maximonstres». Mais, ajoute aussitôt leur «père» : «Je ne tenais pas à enfermer les créateurs du film dans une préconception rigide, je voulais qu’ils soient libres d’exercer pleinement leur imagination. Lorsque j’écrivais ce livre, personne ne venait me dire à quoi les Maximonstres devaient ressembler, car nul n’en avait la moindre idée.»
Jonze et Landay commencèrent par se plonger dans l’univers des films de monstres pour comparer les deux approches traditionnelles du genre : l’interprétation «costumée» et l’animatronique, pour voir ce qu’ils pouvaient en utiliser. Mais il était difficile de trouver une application immédiate au projet Max. Les premiers contacts avec des designers et studios d’effets spéciaux furent décevants : «On nous proposait des créatures qui ressemblaient trop à des trolls ou à des monstres, ou étaient bien trop mignonnes», explique le réalisateur. On conseillait souvent à Jonze et Landay de s’appuyer à 100 % sur l’imagerie numérique, on les prévenait qu’il serait quasi impossible de recréer les proportions des illustrations originales dans un espace réel.
Mais les deux hommes n’étaient pas disposés à renoncer. Un ami les orienta vers l’artiste Sonny Gerasimowicz dont les premiers dessins exprimaient bien le mélange recherché d’humour, de malice et de pathos. Ils expérimentèrent avec lui sur les couleurs, textures et pelages, puis passèrent à la fabrication. La Jim Henson Company et son légendaire Atelier Créatures de Los Angeles fabriquèrent et peaufinèrent ces costumes géants durant un semestre avant de les expédier en Australie. À Sydney, Dave Elsey et une équipe d’habilleurs prirent le relais pour adapter les costumes aux astreintes physiques du tournage (un Maximonstre harnaché devait, par exemple, être capable d’en projeter un autre dans les airs au moyen de câbles et poulies adéquats.)
Le directeur de création, Peter Brooke, décrit le processus mis en oeuvre dans la fabrication de chaque Maximonstre : «Nous avons d’abord scanné la maquette, puis élargi la tête à ses dimensions finales. Nous avons moulé celle-ci en mousse synthétique enduite de terre glaire, puis avons refait le corps de la maquette sans son pelage, en travaillant uniquement sur l’infrastructure. Nous l’avons ensuite agrandi à ses vraies dimensions et découpé dans de la mousse synthétique. En l’espace d’une semaine, nous avions ainsi défini la forme générale et les dimensions du personnage. «Il nous a fallu ensuite le rendre maniable, en allégeant la partie supérieure et en faisant porter l’essentiel du poids du costume sur les hanches de l’interprète.» Dave Elsey : «Ce sont les muscles du costume, supportés par le squelette, qui déterminent la forme de la créature. Ces muscles réagissent aux contractions des muscles de l’acteur costumé. Lorsque celui-ci plie un bras, la créature suit le mouvement, lorsqu’il respire, la cage thoracique du Maximonstre se gonfle. Tout cela s’effectue sans effort apparent grâce à un étonnant mélange d’art et d’ingénierie.»
Restait à doter ces créatures d’émotions et d’expressions riches et variées. Leurs lèvres surdimensionnées posant d’insurmontables problèmes de postsynchronisation, Jonze renonça à l’animatronique et fit appel à l’animation informatique en cours de postproduction. Daniel Jeannette (Superviseur animation et effets visuels) : «On pressentait déjà sur les images fixes l’impact qu’auraient ces créatures. Le film était tellement beau que nous avons fait un effort particulier pour ne pas dénaturer les visages en y plaquant des versions totalement numériques. L’infographie se limite du coup aux seuls mouvements faciaux.»
Le costume de loup du jeune Max fut par contre réalisé (en 56 exemplaires) par Casey Storm à parti d’un dessin Gerasimowicz adapté d’une illustration du livre. Storm ajouta à celui-ci des moustaches, des oreilles souples, des boutons cassés et des boutons-pression sous le menton pour maintenir en place la tête durant les scènes d’action les plus débridées. Max étant constamment affublé de cette tenue, Records eut besoin d’une multitude de répliques, plus ou moins propres et de teintes plus ou moins chaudes ou froides en fonction de la tonalité des scènes et des filtres utilisés sur la caméra.

  1. Synopsis
  2. Nous avons tous en nous quelques chose… d’un Maximonstre
  3. Max et les Maximonstres : Le look, l'ambiance, le souffle, l'ampleur
  4. Les voix et personnalités des Maximontres
  5. Et c’est alors qu’il découvrit le domaine des Maximonstres…
  6. La critique d'Alana Chantelune

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