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"Le Dragon des Mers - La dernière légende" en salles !

Par Gillossen, le jeudi 14 février 2008 à 12:59:32

La légende de toujours, la magie d’aujourd’hui

La création de Crusoé, le dragon des mers, a été confiée à Weta Digital et Weta Workshop. Oscarisé à trois reprises pour son travail, Joe Letteri, superviseur senior des effets visuels chez Weta Digital, explique : « Comme la créature est le personnage central du film, nous avons essayé de lui construire une véritable personnalité. Nous avons fait attention à ne pas l’humaniser parce que nous voulions vraiment qu’elle reste un animal. Une autre notion importante était que Crusoé devait apparaître pour Angus comme un reflet de lui-même. »
Joe Letteri ajoute : « Pour ce film, nous avons dû faire des choses que personne n’avait encore jamais vues. Le département des effets spéciaux a joué un rôle clé pendant le tournage parce que Crusoé entre en contact avec de très nombreux éléments du monde réel. Tout leur travail de mise en lumière et d’interaction avec l’eau et les objets du décor nous a aidés à donner le sentiment que Crusoé était vraiment là, devant la caméra, quand nous tournions. »

La première étape a consisté à dessiner la créature mythique. Jay Russell raconte : « Le fait que personne n’ait jamais vu un dragon des mers nous laissait la liberté de faire ce que nous voulions. Quand j’ai commencé à travailler sur l’apparence de Crusoé avec le concepteur visuel Matt Codd, nous avons étudié toutes sortes d’espèces animales et de créatures. Comme nous allions créer notre propre version d’une légende, nous voulions obtenir quelque chose d’unique. Nous avons utilisé une demi-douzaine d’animaux différents pour la tête et le corps de Crusoé. Il a par exemple des yeux d’aigle et le nez d’un cheval... On retrouve aussi des éléments qui rappellent un chien, un dinosaure et même une petite girafe. Il y a du phoque et du plésiosaure dans le corps. Ce mélange était destiné à faire naître chez le public un sentiment d’étrangeté. Nous voulions lui donner l’impression d’avoir déjà vu cette créature sans qu’il parvienne à déterminer ce qu’elle pouvait être. »
Crusoé évoluant de la naissance à l’âge adulte en l’espace de quelques semaines, l’équipe des effets spéciaux a conçu plusieurs versions de l’animal à différentes étapes de sa très rapide croissance. Superviseur senior des maquillages spéciaux chez Weta Workshop, Gino Acevedo a travaillé comme directeur artistique responsable de la créature. Il observe : « Pour que le public sache que c’était toujours la même créature, il fallait que certaines caractéristiques de son apparence restent identifiables d’une scène à l’autre. Nous lui avons donné une couleur et des petites taches distinctives pour assurer une continuité entre les différentes étapes de sa croissance. Jay voulait que la teinte de Crusoé soit assez claire à sa naissance et devienne plus sombre en grandissant. Quand il arrive à l’adolescence, il perd un peu de son côté jeune chiot rondelet et maladroit ; sa carrure devient plus massive et ses muscles plus visibles. A l’âge adulte, sa peau est assez sombre, sauf sous le ventre où elle reste claire. Pour déterminer la taille finale de Crusoé, Weta Digital a fait un modèle 3D d’Angus et l’a posé sur le dos de la créature. Nous avons ensuite redimensionné Crusoé jusqu’à ce que nous trouvions un rapport de taille satisfaisant pour les deux personnages. »
Gino Acevedo et son équipe se sont servis de cette base de travail pour développer et affiner l’apparence de Crusoé selon les instructions de Jay Russell. Une maquette en argile de la créature finale recouverte d’une texture de peau détaillée, avec ses plis, a ensuite été créée par Weta. Une fois approuvée par Jay Russell, plusieurs copies en uréthane ont été réalisées et ont servi de support pour créer les différentes couleurs de la peau de la créature.

Gino Acevedo explique : « Pour déterminer les couleurs de Crusoé, nous avons pris en considération le milieu dans lequel il vit. Dans les lacs écossais, l’eau est assez trouble et il y a beaucoup d’algues. Crusoé appartient à une espèce qui vit dans cet environnement depuis des centaines et des centaines d’années. Etant donné qu’on ne l’a jamais vu, on peut imaginer que son camouflage doit être vraiment très bon, sinon il aurait déjà été capturé et emmené dans un aquarium géant depuis longtemps. En partant de cette idée, j’ai commencé à créer une palette de couleurs avec différents motifs. Comme Crusoé n’est pas une vraie créature, nous avons un peu exagéré son apparence pour la rendre plus intéressante. »

Une fois l’aspect visuel de la créature déterminé, Weta Digital a scanné la maquette en uréthane pour élaborer un modèle en 3-D qui a servi de base pour la création de son squelette, de ses muscles et de sa peau. Joe Letteri commente : « La peau représente une avancée technologique significative. Nous avons développé spécialement un nouveau procédé pour son rendu qui permet notamment de faire apparaître de subtils changements sur l’épiderme quand la créature entre ou sort de l’eau. »

Pour donner vie à Crusoé, il restait encore à l’animer. Joe Letteri se souvient : « Quand nous avons discuté de la personnalité de Crusoé avec Jay Russell, nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il fallait s’inspirer de celle des chiens, et en particulier des chiots puisqu’on le découvre quand il est bébé. Les chiens sont très expressifs même s’ils ne sont pas humains : il est facile de décrypter leurs émotions. »
Gino Acevedo ajoute : « Cette idée était excellente parce que Crusoé devait être aussi attendrissant qu’un petit chien. Comme il ne parle pas, on devait lire ce qu’il ressent dans ses yeux. »
Les animateurs ont commencé leur travail bien avant qu’une seule image du film ne soit tournée afin d’élaborer le comportement et la gestuelle générale de Crusoé. Ce travail préparatoire a servi de source d’inspiration pour les acteurs qui, pendant le tournage, jouaient face au vide ou face à une marionnette remplacée en postproduction par le personnage numérique 3-D. Gino Acevedo raconte : « Pour animer Crusoé, nous avons essayé de mieux comprendre son tempérament joueur, la solitude qu’il peut ressentir parfois et quel genre de réaction il peut avoir face à Angus et aux gens qui l’entourent. »
Richard Taylor, superviseur de Weta Workshop, observe : « L’utilisation de marionnettes et d’éléments réels pendant le tournage est une technique qui fonctionne très bien. Plus il y a d’éléments réels dans une scène, meilleur est le résultat final. L’exemple le plus parlant est sans doute la prestation d’Andy Serkis dans les rôles de Gollum et King Kong. Une présence physique réelle est très importante pour l’interprétation des acteurs qui donnent la réplique à la créature. Le département des effets visuels peut faire le meilleur travail du monde, une scène ne vaut rien si les acteurs ne renvoient pas les émotions de la créature qui se trouve en face d’eux. La marionnette était donc le meilleur moyen d’aider les acteurs à jouer. »
Gino Acevedo explique : « Les marionnettes étaient faites de silicone, elles étaient donc très souples. Nous avons utilisé des tiges pour les manipuler, c’était assez incroyable de voir comment elles pouvaient bouger et nager dans l’eau. Nous avons aussi travaillé avec une marionnette de Crusoé de couleur bleue quand il est bébé afin de faciliter son remplacement par les images numériques de Weta Digital par la suite.
« Un jour, il nous est arrivé une drôle d’histoire avec une marionnette. Dans une scène, Crusoé tire vers lui une botte du père d’Angus alors qu’Alex tire dans l’autre sens. La marionnette était reliée à la botte par un câble, et Jay n’arrêtait pas de dire à Alex de tirer plus fort. Au final, il a tiré tellement fort que la tête de la marionnette s’est arrachée de son corps ! Nous avons été obligés de refaire une marionnette pour cette scène, en changeant le système d’attache pour ne plus risquer de la décapiter ! »

Quand le film commence, Crusoé n’est pas encore sorti de son œuf magique. Cet œuf, à l’aspect suffisamment étrange et inhabituel pour qu’Angus le remarque et le ramène chez lui, a été conçu par Weta. Gino Acevedo note : « J’ai pensé à beaucoup d’aspects et de formes différentes. Et puis une nuit, je me suis dit que comme le tournage se faisait en Nouvelle-Zélande, la solution était d’utiliser des coquilles d’ormeaux, qu’on appelle ici des Pauas. Ces coquilles sont très belles, elles ont un reflet bleu nacré à l’intérieur qui les rend vraiment magiques. John Harvey, un de nos techniciens, a fait plusieurs plongées et nous a ramené une énorme coquille d’ormeau que Jay a trouvé parfaite.
« Pour fabriquer l’œuf, nous avons fait un modèle en pâte à modeler sur lequel nous avons ajouté des morceaux de coquillages et de corail trouvés sur la plage. Quand la sculpture a été terminée, nous avons moulé une copie en uréthane que nous avons évidée pour y placer la coquille d’ormeau. Guy Williams, de Weta Digital, a eu l’idée d’utiliser des aimants pour maintenir les pièces entre elles. C’était un peu comme un puzzle en relief qui pouvait être fait et défait à volonté. »

Weta Digital a aussi conçu le monde sous-marin de Crusoé. Joe Letteri raconte : « Après avoir montré à Jay quelques vidéos préparatoires de l’aspect du lac sous l’eau, nous avons commencé à concevoir les canyons sous-marins, les plantes, les poissons, les bateaux et tout ce qu’on peut voir sous la surface. La mise en lumière était un vrai défi parce que Jay voulait capturer la magie qui se dégage quand la lumière se diffuse sous l’eau. Il fallait aussi qu’Angus soit crédible à l’image sur le dos de Crusoé, et qu’il ait l’air d’être vraiment rassuré ou apeuré selon les situations. »

  1. Le synopsis du film
  2. Une amitié magique
  3. Les personnages
  4. La légende de toujours, la magie d’aujourd’hui
  5. Les Lieux
  6. Décors et costumes
  7. La fiche technique
  8. L'interview du réalisateur

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