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Il était une fois… dans les salles !

Par Gillossen, le mercredi 28 novembre 2007 à 12:42:10

New York, New York !

Pour Giselle, passer de son monde de dessin animé fantasmagorique à Manhattan est tout sauf facile. Kevin Lima explique : « Il fallait jeter le personnage dans la pire situation possible. Dans une des premières versions du script, elle atterrissait à Central Park, mais je pensais que c’était trop doux. Le contraste devait être plus fort, le choc plus grand ! C’est pour cela que la pauvre se retrouve à grimper une échelle pour s’extraire d’une bouche d’égout en plein milieu de Times Square… »
C’est par cette scène que le tournage en prise de vues réelles a commencé, le lundi 17 avril 2006. Le premier jour, une équipe de plus de cent personnes s’est retrouvée à tourner de nuit dans l’un des endroits les plus reconnaissables de New York : Times Square, lieu mythique fourmillant de vie, de mouvement et de lumière. Giselle, jeune fille de conte de fées, émerge d’une bouche d’égout avec son énorme robe de mariée blanche au beau milieu du croisement de la 46e rue entre la Septième Avenue et Broadway.
Kevin Lima raconte : « Entre la campagne idyllique et les paysages magiques d’Andalasia et le Manhattan que nous connaissons tous, quel changement ! C’était pour moi, en tant que réalisateur, tout un voyage ! Manhattan devait apparaître aux yeux de nos personnages de dessin animé de la même manière qu’il apparaît à toute personne qui y vient pour la première fois. Manhattan est aussi, à sa manière, un endroit magique ! C’est à la fois captivant et effrayant. Dans le film, nous avons poussé les choses à l’extrême de manière à ce que quand les personnages arrivent, ils sont d’abord terrifiés par notre monde, qui pourrait difficilement être plus différent du leur. C’est un peu comme quand Blanche Neige arrive dans la forêt maléfique… Giselle traverse tous ces sentiments, elle se retrouve dans un endroit qui commence par l’épouvanter. Puis, à mesure qu’elle apprend à connaître ce monde, le nôtre, elle s’y habitude peu à peu. Elle le voit avec beaucoup de naïveté, avec ce même ébahissement que seul peut avoir quelqu’un qui vient ici pour la première fois. Les New-yorkais ne font plus attention - quand vous vivez dans une ville depuis longtemps vous vous habituez à sa magie… Giselle voit la ville avec des yeux neufs, avec le regard d’un enfant. »
Elle va découvrir certains des endroits les plus reconnaissables et les plus romantiques de la ville : Times Square, le Woolworth Building, différentes zones de Central Park, Columbus Circle, les quartiers chics et branchés de Tribeca et Soho, et le pont de Brooklyn - la production a d’ailleurs fait fermer le pont pour pouvoir y tourner.
Une partie du tournage s’est aussi déroulée dans les Steiner Studios à Brooklyn et dans le parc industriel Brooklyn Navy Yard.

Pour créer l’aspect visuel de la partie du film tournée en images réelles, les producteurs et le réalisateur se sont tournés vers le chef décorateur Stuart Wurtzel. Celui-ci explique : « Je voulais apporter une vraie splendeur visuelle à ce film et une dimension romantique. Le film joue sur les anciennes images symboliques de New York et sur les modernes, et je voulais les marier dans mon interprétation visuelle du scénario. Nous avons combiné les éléments des contes de fées et les avons représentés avec un style Art Nouveau élaboré, fleuri. Puis nous provoquons un fort contraste avec les angles aigus, la géométrie de New York. L’histoire est celle d’une jeune fille pure et innocente qui arrive dans la grande méchante ville…. Elle transforme la ville, qui s’adoucit, et dans le même temps la ville la transforme en un être humain complet et abouti. Le film parle de rester fidèle à son cœur… Dans un monde de conte de fées animé, les personnages prennent les choses telles qu’elles paraissent, sur l’apparence ; dans le monde réel, Giselle va apprendre la profondeur émotionnelle. »

Mona May, la chef costumière, précise : « Ce film est un rêve pour une costumière, parce qu’on vous demande de créer tout un autre monde. Il a fallu réinventer les personnages qui sont liés à Disney depuis les origines. Et parce que nous revisitons les classiques Disney et l’essence même de tout ce qui a trait à Disney, il était important que les costumes soient à la hauteur de l’animation dans leur splendeur et leur merveilleux. Cela a été difficile, parce que l’animation se fait en deux dimensions, les dessins sont plats, et qu’il fallait les recréer en trois dimensions et en vrai. »
Pour y parvenir, la chef costumière a porté un soin méticuleux aux détails des costumes. Elle a conçu des costumes complexes, avec plusieurs épaisseurs de tissu, ornés de motifs de papillons et de fleurs représentant l’alliance du style classique de l’animation Disney et de l’Art Nouveau. Pour souligner les différences entre le conte de fées et la vie réelle, entre monde imaginaire et lignes strictes, elle a choisi de faire évoluer le style de Giselle depuis la princesse typique, ultra féminine, avec fanfreluches, froufrous et robes bouffantes, vers un style urbain contemporain sophistiqué. La robe de mariée blanche, bouffante, avec perles et paillettes, ornée de papillons qu’elle porte lorsqu’elle arrive à New York, est tout à fait à l’opposé de la robe longue couleur lavande qu’elle arbore lors de la grande scène du bal.

La Reine Narissa est vêtue selon un style qui s’intègre plus facilement dans une des grandes capitales de la mode. Mona May explique : « Elle s’habille plus moulant et sexy, mais il y a quelque chose d’urbain et de dominateur dans sa tenue, faite de cuir. Elle est habillée de cuir violet, noir et argent, brillant, verni, avec des écailles pour ressembler à un dragon. Sa tenue reflète bien son âme maléfique. »
La chef costumière poursuit : « Pour le Prince Edward, nous avons voulu des manches bouffantes énormes, des épaulettes démesurées rembourrées de mousse… Le but était de se calquer sur les proportions d’un prince de dessin animé. »
La chef costumière a également créé la transition que subit le personnage de Patrick Dempsey. Elle note : « Robert Phillip évolue beaucoup dans l’histoire. Au début, il est très rigide, coincé dans un costume gris strict, un vrai costume d’homme de loi ! Tout au long du film, nous le « décoinçons » peu à peu, avec plus de couleur, et quand il arrive au final, au bal, il porte cette tenue inspirée par la France du XVIIe siècle – une tenue qui n’est pas historiquement complètement exacte, mais qui lui donne un charme fou ! »

Unir en un tout élégant et cohérent plusieurs genres cinématographiques et plusieurs techniques s’est révélé un vrai casse-tête. C’est encore plus vrai dans la dernière séquence du film... Par quoi un voyage fantastique inspiré par Disney pouvait-il s’achever, sinon par un grand et somptueux bal ? Le réalisateur explique : « La fin du film est vraiment un mélange de tout ce qui fait que Disney est Disney. Nous avons essayé littéralement de prendre tous les éléments qui existent dans les moments culminants des films et de les unir dans le nôtre. Une entreprise d’ampleur ! » « Nous nous retrouvons donc à un bal, avec une centaine de danseurs et environ 150 figurants. Tout étant chorégraphié, il a fallu deux semaines de répétitions juste pour la danse. Tous les rôles principaux ont dû apprendre la chorégraphie. Ensuite, la scène se transforme en un grand spectacle, dans lequel il y a des effets spéciaux physiques et en même temps, des effets spéciaux numériques qui interagissent avec. Je me souviens en particulier d’un plan, la transformation de Narissa : il a fallu répéter ce seul moment pendant toute une journée pour être certains que ça pouvait marcher, que les acteurs seraient tous coordonnés et agiraient exactement dans le timing. Il y avait des acteurs qu’il fallait projeter en arrière à certains moments. Il y avait 150 figurants qui devaient tous réagir au même instant et regarder exactement au même endroit, celui où nous mettrions par la suite Narissa en train de grandir et de se métamorphoser. Et puis bien sûr, il fallait aussi compter avec la lumière, parce qu’elle se transforme en cône de feu… »
Le résultat est que pour cinq minutes de film, il a fallu plus d’une semaine de tournage, et en permanence, les acteurs jouaient avec quelque chose qui n’était même pas là : un dragon de dix mètres de haut ! Et ce dragon, à des moments précis, attrapait tel ou tel acteur, en mordait un autre, en tirait un dans les escaliers… Tout cela a été exécuté sur un décor dont les éléments physiques devaient eux aussi « réagir » à la colère du dragon. Pour conserver l’uniformité de l’action de la foule, Kevin Lima a utilisé une tête géante en mousse de polystyrène, qui servait de doublure pour le dragon, exactement comme une tige de métal avec une boule rouge à son extrémité servait pour figurer Pip, l’écureuil en images de synthèse. Le dragon empoigne Robert, se sauve et grimpe tout en haut du building Chrysler.
Kevin Lima commente : « Nous avons fait notre propre version du moment culminant de La Belle Et La Bete et Blanche Neige. Nous avons filmé sur six parties de décor différentes qui, une fois assemblées à l’image, sont devenues le balcon. Il y avait des effets physiques : il pleut. Il y avait la lumière. Et Robert dans la main de la bête, donc des effets avec harnais et câblages. Il y avait ce grand dragon sur le côté du gratte-ciel, avec Patrick Dempsey, et Giselle et Pip qui grimpent pour essayer de lui porter secours. C’est une séquence impressionnante et probablement l’une des plus difficiles que j’ai eues à créer de toute ma carrière, mais le résultat en valait drôlement la peine ! »

  1. La conception
  2. La confrontation entre réel et imaginaire
  3. De la magie un peu partout
  4. New York, New York !
  5. En avant la musique !

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