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Il était une fois… dans les salles !

Par Gillossen, le mercredi 28 novembre 2007 à 12:42:10

De la magie un peu partout

Pour les cinéastes, il était important de rendre hommage au genre qu’ils réinventaient. Kevin Lima explique : « Très tôt, nous avons décidé de placer dans le scénario des évocations de tous les Disney traditionnels. Nous avons semé au fil du parcours des personnages de nombreuses idées et arcs émotionnels tirés des classiques comme Blanche Neige, Cendrillon ou La Belle Au Bois Dormant. Nous avons cherché comment introduire des choses comme une pantoufle de verre, ou une pomme empoisonnée - surtout le moment où elle mord dedans, que la pomme tombe, et qu’on voit le bras du personnage heurter le sol et la pomme rouler plus loin… Nous avons appelé ces instants les « moments de princesse » du film. Et ils sont nombreux ! » « Ensuite, nous avons pensé qu’il serait amusant de pousser les choses encore un cran plus loin. Nous avons donc repris contact avec plusieurs des femmes qui avaient prêté leur voix à des princesses Disney. »
Ainsi, Jodi Benson, la voix de la Petite Sirène, joue Sam, l’assistante de Robert. Paige O’Hara, voix de Belle dans La Belle Et La Bete, incarne Trish, actrice dans un soap opera. Et Judy Kuhn, voix chantée de Pocahontas, joue une femme qui a des enfants et rencontre Edward trop tard.

Le scénario contient plusieurs autres « coups de chapeau » plus ou moins importants au studio et à son héritage, visuels ou verbaux. Robert représente un client dont le nom de famille est Banks, comme la famille de Mary Poppins ; Giselle se reflète dans des bulles de savon comme dans Cendrillon, la Reine Narissa se reflète dans de l’eau, et dans tout depuis des bouteilles de verre jusqu’à une marmite de soupe (« Miroir, mon beau miroir… » dans Blanche Neige), Giselle rencontre un nain bougon en qui elle croit reconnaître Grincheux…
Chris Chase commente : « La beauté de la chose est qu’un spectateur qui ne remarquerait rien de tout cela n’en pâtirait absolument pas. Ce sont juste des clins d’œil en plus pour ceux qui ont grandi avec les grands classiques Disney… »

Pour finir, que serait une adorable et jolie princesse, en dessin animé ou en chair et en os, sans son inséparable compagnon ? Voici donc Pip. Kevin Lima explique : « Pip est un tamia, un petit écureuil à pelage rayé en images de synthèse que j’adore parce qu’il représente un de ces rares éléments où vous obtenez exactement ce que vous aviez imaginé. Je me souviens que sur le plateau, je m’asseyais, je visualisais l’endroit où se tiendrait Pip, je jouais ses mouvements, ce qu’il dirait, comment il bougerait pour que tout le monde autour de moi le voie… Je disais des trucs comme « Et là, il saute sur la tasse, et puis il te regarde et il crie… SQUIIIIIK ! ». Je me prenais au jeu, et les autres me regardaient et je voyais bien qu’ils se disaient que j’étais un peu frappadingue… »
« Depuis les tout débuts du projet, j’ai tout de suite su à quoi il ressemblerait. Le voir maintenant en images de synthèse, rendre encore mieux que ce que j’avais imaginé, c’est géant ! J’adore que nous ayons réussi à créer un personnage qui s’exprime sans une seule parole. Vous savez exactement ce que Pip pense ou ce qu’il veut dire simplement à la manière dont il hausse ses épaules, se penche, se touche la tête, ou par ses expressions… Tout le crédit en revient aux animateurs, c’est grâce à eux que le jeu d’acteur de Pip paraît si réaliste et si expressif. Pip est un témoignage de ce dont est capable l’art de l’animation quand il est à son sommet. »
Pip est muet pendant pratiquement toute la durée du film… mais il crie ! Et ses cris ont été faits par Kevin Lima lui-même. Celui-ci raconte : « Cela s’est fait naturellement, par nécessité. Quand nous avons commencé à réunir les éléments réels et les images de Pip, il a fallu monter un peu de dialogue dessus. Et il fallait que le rongeur ait une présence au-delà des dessins. J’ai commencé à enregistrer quelques cris pour le rendre un peu plus vivant. Mes collaborateurs ont trouvé ça drôle, et voilà comment c’est venu… »

La création d’images animées demande davantage de temps que celle d’images filmées. Le travail sur la partie animation dessinée à la main, d’une durée totale d’environ dix minutes, a donc commencé neuf mois avant le début du tournage. Kevin Lima explique : « J’ai voulu travailler avec James Baxter en raison de son parcours avec le studio : il a collaboré à cinq longs métrages Disney et un court. Il sait mieux que personne ce que c’est d’être un animateur Disney, il connaît sur le bout des doigts cet univers. Et surtout, c’est un acteur phénoménal avec un crayon ! Il sait comment rendre instantanément vivants des personnages animés ; en trois coups de crayon, ils existent… »
Kevin Lima a travaillé étroitement avec les animateurs pour créer les personnages animés. Un an avant le premier jour de tournage, le réalisateur et ses collaborateurs ont commencé à constituer une collection d’ « images de développement » destinées à être utilisées comme références par les animateurs. Rassembler des éléments reconnaissables provenant de différents films animés – tel château, telle maison… -, tous disparates car relevant de styles très variés, rendait la création d’un graphisme cohérent très délicate. Mais progressivement, bien que différentes personnes aient réfléchi chacune de leur côté à ce à quoi allait ressembler Andalasia, une tendance commune s’est profilée. Ce « concentré de Disney » se rapprochait de l’Art Nouveau, un style architectural et décoratif très en vogue au début du XXe siècle, caractérisé par des lignes fluides inspirées par la nature. Ce style aux courbes douces contraste fortement avec les lignes droites, verticales et horizontales, de New York.
Il était très important pour la réussite du film que les deux univers, animé et réel, se fondent sans heurt. Pour y parvenir, les décorateurs d’Andalasia et de Manhattan ont travaillé ensemble. Kevin Lima explique : « Amy Adams avait déjà été retenue pour incarner Giselle quand nous avons commencé à travailler sur l’animation. James Baxter et moi avons donc commencé par dessiner les personnages puis le monde dessiné à la main. Nous avons travaillé avec la chef costumière, Mona May, pour s’assurer que tout ce que pourrait dessiner James pourrait être recréé en vrai. Nous voulions que les costumes contribuent à définir le symbolisme individuel de chaque personnage. Edward, par exemple, devait avoir le même costume sous sa forme animée et sous sa forme humaine. Un personnage de dessin animé ne change jamais de costume, et nous avons exploité cette idée. Au moment où l’animation a commencé, tous les acteurs avaient été choisis, sauf Pip évidemment, mais ce n’était pas essentiel : nous savions que nous n’aurions pas à faire de casting d’écureuils vivants pour en trouver un qui lui ressemble ! »
Des séquences de référence en prises de vues réelles ont été tournées avec les acteurs que l’on retrouvait dans les deux mondes - Amy Adams, Susan Sarandon, James Marsden, Timothy Spall, et Idina Menzel - afin que leurs versions animées non seulement leur ressemblent, mais bougent comme eux. A partir de ces images-modèles, les animateurs ont pu alors retenir l’essence des acteurs, leurs regards, leurs gestes, afin de fonder leur animation dessus.

James Baxter, vétéran de l’animation chez Disney a rassemblé une équipe d’artistes et techniciens de très haut niveau dont beaucoup avaient travaillé chez Disney. Parmi ceux-ci figurent l’animateur Andreas Deja et la directrice artistique Lisa Keen, le producteur de l’animation Ron Rocha, le superviseur de production de l’animation Todd Popp, le peintre des décors Christophe Vacher, l’artiste layout Craig Elliott, le consultant concepts Troy Quane, et le storyboarder Kevin Farrell.
James Baxter confie : « Ce qui m’a plu le plus sur ce projet, c’est son côté nostalgique, ce concept d’éléments de dessins animés à l’ancienne qui deviennent réels. Cette idée de travailler sur quelque chose de complètement neuf nous a tous beaucoup enthousiasmés. En un sens, nous devions représenter un nouveau personnage avec une idée nouvelle derrière, mais en même temps, il fallait que le personnage dégage ce quelque chose d’indéfinissable qui fait qu’on l’analyse tout de suite comme un personnage classique, avec tous les sentiments et la chaleur qu’on y associe. C’était à mes yeux le plus excitant. »

  1. La conception
  2. La confrontation entre réel et imaginaire
  3. De la magie un peu partout
  4. New York, New York !
  5. En avant la musique !

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