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Blanche-Neige et le Chasseur dans les salles

Par Gillossen, le mercredi 13 juin 2012 à 14:00:00

L'univers

Le cas des nains n’est pas le seul à avoir nécessité la collaboration de plusieurs départements. Si le réalisateur préfère les méthodes de tournage traditionnelles, l’exécution finale de nombreux personnages et scènes demandait l’assistance de génies des effets visuels. Compte tenu des délais très serrés, Rupert Sanders et la productrice déléguée Gloria Borders engagèrent les services de huit compagnies différentes qui se divisèrent le travail selon leur domaine d’expertise respectif.

Sous la supervision de Cedric Nicolas-Troyan et Philip Brennan, Rhythm & Hues travailla sur les nains et les autres créatures de la forêt enchantée, Double Negative prit en charge les effets visuels liés à la fragmentation en éclats des soldats de l’armée noire de Ravenna, Pixomondo participa à l’élaboration de l’armée noire, à la multiplication de la foule et aux extensions des décors, The Mill réalisa l’homme-miroir, BlueBolt, le château du Roi Magnus (qui devient celui de Ravenna) et coordonna les extensions de décors, la création des mattes et des boules de feu numériques à la fin du film, BaseBlack réalisa des mattes numériques et des extensions de décors, Lola/VFX participa à la conception des nains, à la surimpression des visages, au vieillissement des traits de Ravenna et aux effets visuels sur Blanche-Neige figée par le froid, et Hydraulx créa les sabres en images de synthèse et supervisa les transformations de Ravenna.

Au mur de la chambre de Ravenna, se tient l’emblématique miroir magique. Cette relique, aussi chérie que maudite, est devenue avec le temps une entité physique. Ravenna est tellement obsédée par son image que le miroir est une manifestation de son âme et de son subconscient sinistres.
Le réalisateur s’est inspiré d’une sculpture de l’artiste irlandais Kevin Francis Gray, nommée «Face-Off», pour créer l’homme-miroir. Le superviseur des effets visuels Cedric Nicolas-Troyan explique : «On devait faire en sorte de pouvoir filmer le reflet de Ravenna dans le miroir. On a donc créé un faux homme-miroir dans lequel Ravenna pouvait se mirer, et The Mill a réalisé une entité en images de synthèse qui n’est jamais entièrement solide ni liquide et qui traduit le caractère toujours changeant de Ravenna.»

L’actrice joua ses scènes face à une structure équipée d’une caméra RED et Chris Obi (la voix de l’homme-miroir) se tenait à l’extérieur du cadre pour lui donner la réplique. L’existence de l’homme-miroir reste incertaine. Ravenna est-elle la seule à le voir ? Le réalisateur et les producteurs laissent les spectateurs libres de décider par eux-mêmes.

Mais les huit maisons spécialisées dans les effets visuels ne furent pas les seules à se donner à fond pour arriver aux meilleurs résultats possibles. Le réalisateur, jugeant que l’effet du faux sang qui se répandait sur la neige (quand la mère de Blanche-Neige se pique à une épine) n’était pas assez réaliste, il demanda tout simplement aux techniciens d’utiliser le sien !

Le monde dans lequel évolue Blanche-Neige fut pensé et élaboré par le chef décorateur de La Mort Dans La Peau (Paul Greengrass, 2004) Dominic Watkins, aux studios de Pinewood dans le Buckinhamshire (Royaume-Uni). La possibilité de travailler en studio était très importante pour le réalisateur, et un luxe de plus en plus rare pour les équipes souvent dépendantes de l’utilisation des techniques d’incrustation. Rupert Sanders ne tarit pas d’éloges à propos de Watkins : «Dom a fait un boulot incroyable, compte tenu de la quantité de décors requis. On en riait, tant la somme de travail était énorme. Chaque week-end, il y avait trois à quatre décors à construire. Pinewood ressemblait à un véritable dédale. On traversait le château du Duc Hammond pour arriver à celui de Ravenna, et déboucher sur le pont des trolls. Puis le pont était transformé en désert de glace et un village se montait simultanément. Tout était entassé l’un sur l’autre. C’était un boulot énorme autant au niveau créatif, que logistique et financier.»

Ainsi, vingt-trois décors différents furent construits, mais le plus important reste le château royal que Ravenna usurpe au Roi Magnus. Cet édifice menaçant fut assemblé sur un parking à l’entrée des studios, dominant ainsi l’horizon pendant les vingt-quatre semaines qu’il fallut pour le construire et les quatre semaines de tournage des scènes où il figurait.

Le directeur artistique Dave Warren explique : «Dominic et Rupert avaient imaginé un château en bord de mer, accessible uniquement par la plage, et nous avons trouvé de magnifiques étendues de sable le long d’un isthme rocailleux.» Ce paysage unique n’est autre que Marloes Sands dans le Pembrokeshire, au pays de Galles, où l’équipe passa une semaine entière pour tourner l’offensive finale de Blanche-Neige et des siens contre la Reine maléfique. Plus de 185 m2 de polystyrène et 700 plaques de textures de roche différentes furent utilisés pour créer les deux châteaux à Pinewood. Le château royal passe par plusieurs états au cours du film. Durant le règne de Magnus, ses remparts sont ornés de drapeaux chatoyants, les courtisans y sont vêtus de couleurs vives et les arbres y sont en fleurs. Après sa destitution prématurée, le château revêt des couleurs sombres et blafardes, les terres sont couvertes de lierre mort et les murs de drapeaux rouge sang déchirés. Pour décorer les lieux durant le règne de Ravenna, la production fit spécialement importer des lianes de Malaisie, dans des containers de 12 m de long.

Compte tenu de la nature imprévisible de tout tournage, le département artistique dut modifier l’aspect du château à plusieurs reprises, le faisant passer répétitivement de Magnus à Ravenna, et de Ravenna à Magnus, et ce en deux jours et demi seulement. Quelques chiffres supplémentaires donneront une petite idée de la somme de travail requise pour l’élaboration et la construction des décors : 15 000 fleurs de pommier furent utilisées pour habiller un seul arbre dans la cour du château ; 60 000 agrafes furent nécessaires pour fixer ces fleurs sur l’arbre ; plus de 1500 arbres, de 3 à 10 m de haut, figurent dans le film ; 3000 plaques de faux plancher ont été fabriquées et l’arbre de la forêt enchantée est constitué de 2317 pièces d’acier.

Le producteur Sam Mercer commente la vision du réalisateur : «Pour lui, tout devait être légèrement exagéré pour nous permettre de pénétrer dans l’univers du conte de fée. Il fallait que rien ne soit trop commun ou familier. Les proportions jouent un rôle important. Blanche-Neige et le chasseur ne passent pas devant n’importe quel arbre, mais devant un arbre de 60 m de haut, ses branches ne sont pas de simples branches, mais des appendices monstrueux qui rendent effroyable le séjour de l’héroïne dans l’obscure forêt. Rupert nous fait sortir de notre zone de confort habituelle, il nous entraîne au cœur de territoires inconnus.» Le département artistique dut également construire le village royal dans son intégralité, et comme le château, celui-ci revêt différents aspects en fonction du souverain en place. Celui sous Magnus est coloré et prospère, et son double sous Ravenna est dévasté, avec des maisons en ruine et une ambiance crépusculaire.

Dans un registre un peu plus léger, la paille utilisée dans le film est d’une variété ancienne, spécialement cultivée dans le Somerset pour la fabrication de toits en chaume. Les pigeons des alentours de Pinewood n’ont pas été dupes et sont descendus un beau jour en masse sur le studio pour festoyer sur les graines qui se logeaient encore dans les tiges de céréales.

Plusieurs décors naturels furent également utilisés pour figurer la forêt enchantée et l’obscure forêt, dont Bears Rails dans le Grand Parc de Windsor, qui n’est autre que le jardin de la reine d’Angleterre. Le producteur Joe Roth se souvient : «C’est un endroit magnifique derrière le château de Windsor, où les cerfs et les élans qui s’y promènent descendent tout droit de la cour d’Henry V. Nous avons tourné parmi des arbres vieux de plusieurs siècles.» En effet, Bears Rails a été choisi en partie pour la présence de chênes vieux de 800 ans, utilisés à l’époque pour la construction de navires. Burnham Beeches, Langley Park et Black Park (à côté de Pinewood) figurent également dans certaines scènes du Sanctuaire et de l’obscure forêt. Et Bourne Woods sert de décors à l’épique bataille du début, quand le Roi Magnus vient au secours de Ravenna... pour se faire trahir le jour suivant par celle qui n’a d’yeux que pour sa propre beauté éternelle.

  1. Synopsis
  2. D'Alice à Blanche Neige
  3. Le casting
  4. Les Nains
  5. Les costumes
  6. L'univers
  7. La chronique d'Alana Chantelune

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