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Blanche-Neige et le Chasseur dans les salles

Par Gillossen, le mercredi 13 juin 2012 à 14:00:00

Les Nains

Une impressionnante sélection de comédiens britanniques a été réunie pour donner vie à la bande de nains du film, et un mélange d’effets visuels et de trucages a permis de créer l’illusion de leur taille. Le réalisateur contacta chaque comédien séparément et leur présenta des croquis de leur personnage et une description détaillée de leurs origines et de leur histoire.

Pour Rupert Sanders, le processus s’apparentait au casting d’un film de gangster anglais : «Je voulais faire quelque chose de différent. Il me fallait des durs au grand cœur. Je voulais les faire chanter et pleurer, rire et se battre, comme une vraie bande de frangins. J’ai élaboré toute une bible avec des images décrivant le monde de Blanche-Neige en détail : sa géographie, son histoire. Pour le reste, j’ai dû les convaincre de me faire confiance. Les nains enrichissent énormément le film. Ils apportent un ressort comique mais aussi beaucoup d’émotions.»
Beith (Ian Mcshane) est leur chef. Vieille connaissance du chasseur, il sait à quel point celui-ci peut se montrer retors. Nion (Nick Frost) est son bras droit, de même qu’un fervent suprématiste de son espèce qui se méfie de Blanche-Neige, d’Eric et de leurs prétendus motifs. Gort (Ray Winstone) est renfrogné et porté sur la boisson, exècre la musique en tous genres et se fourre volontiers de la mousse dans les oreilles pour se couper de toute mélodie et du reste du monde par la même occasion. Coll (Toby Jones) est un des nains les plus coriaces qu’il soit donné de croiser et sert ses hommes comme s’il appartenait à une unité de forces spéciales. Duir (Eddie Marsan) forme avec Coll un duo irréductible. Gus (Brian Gleeson) est le cadet du groupe et tombe en pâmoison devant Blanche-Neige à la seconde où il la rencontre. Les deux nains restants sont Muir (Bob Hoskins), le père, aussi aveugle que sagace, il est le moteur spirituel de son clan et convaincu de la pureté de cœur de Blanche-Neige et de son rôle déterminant dans l’éradication de Ravenna, et Quert (Johnny Harris), le fils, est un fin musicien, entonnant des chants celtes avec une voix déchirante, et servant d’yeux à son père.

La majorité des comédiens avaient déjà travaillé ensemble sur de précédents films et Ian Mcshane retrouve également Sam Claflin, aux côtés duquel il apparaissait dans Pirates Des Caraïbes – La Fontaine De Jouvence (Rob Marshall, 2011). Le comédien britannique déclare : «L’histoire est formidable : magique, violente, sexy et très différente de toutes les autres épopées dans lesquelles j’ai pu jouer jusqu’alors. Le scénario est brillant, et la qualité visuelle que Rupert et son équipe apportent à cette production est extraordinaire.»
Quant à Eddie Marsan, il s’amuse à dire que l’enthousiasme du réalisateur est retombé quand la troupe d’acteurs est arrivée sur le plateau : «On aurait dit une bande de sales gosses qui avait picolé et ne pensait qu’à faire la foire. C’était comme ça qu’avaient été écrits nos personnages et ça nous faisait redoubler d’espièglerie, de paillardise et de grossièreté.»

Rupert Sanders se considère comme un réalisateur pratique et n’a aucun intérêt pour les effets visuels en eux-mêmes. Il préfère s’en servir pour mettre en valeur ce qui a déjà été effectivement filmé. 90% du film a été tourné de manière traditionnelle (en plateau ou en décors naturels) avec un recours très limité à l’incrustation.

Un des plus gros défis pour le réalisateur et son directeur de la photographie Greig Fraser fut de filmer et d’intégrer les nains (joués par des comédiens de taille normale) dans les décors, et de les faire interagir avec le reste de la distribution. Plusieurs techniques furent utilisées et l’une d’elles fut élaborée par un des superviseurs des effets visuels (et réalisateur additionnel de 2e équipe), Cedric Nicolas-Troyan, collaborateur de longue date de Sanders.
Le technicien épata réalisateur, producteurs et studio avec une bobine test montrant comment raccourcir les jambes des comédiens, mais cette technique s’avéra trop coûteuse pour une utilisation généralisée. Il déclare : «Nous avons utilisé un mélange de vieilles techniques de trucage - comme les plateformes surélevées - de raccourcissement visuel des jambes et de superposition de visages sur des doublures de petites tailles.»

La productrice des effets visuels, Lynda Thompson ajoute : «Le cadrage joue également un rôle important. Si on ne voit pas les pieds d’un comédien, on assume qu’il les a bien plantés dans le sol. On a donc fait évoluer les interprètes des nains 60 centimètres en-dessous des autres, et le tour était joué.» Pour les plans plus larges, des acteurs de petite taille furent utilisés comme doublures, mais la productrice précise : «Dans certains plans rapprochés, on remarquait qu’il ne s’agissait pas des interprètes principaux. Dans ces cas-là, nous avons ajouté leur visage par surimpression.»
Le créateur de prothèses David White conçut ses modèles initiaux à partir de ce que le réalisateur voulait, ou plutôt, ne voulait pas pour ses nains. «Pas d’oreilles pointues, de mentons en galoche, ou toute autre caractéristique trop fantastique», se souvient White. «Son point de vue était très spécifique, et sa vision originale.»
Le prothésiste était responsable de la mise en valeur de certains traits des comédiens. Il ne s’agissait pas de trop en faire, mais de rendre chacun d’eux unique et facilement identifiable. White et son équipe s’assurèrent que les comédiens seraient à même de bouger et jouer librement sous leurs prothèses grâce à une base en silicone.
«Ces prothèses sont extrêmement fines et flexibles», précise White. «Celles des doublures, quant à elles, requièrent une toute autre technique.» En effet, les prothèses des doublures avaient pour but de les rendre identiques aux acteurs principaux, eux-mêmes maquillés et «prothèsés». Mais les éléments utilisés pour combler les différences de taille et de forme de têtes ne sont pas les mêmes que ceux appliqués sur les interprètes principaux.

«Il s’agit plus de masques, qui doivent néanmoins rester fins et flexibles», explique White. «Il était important qu’on puisse aisément les identifier, même de loin.» Chaque nain avait des prothèses spécifiques, un maquillage, une coiffure et une barbe ou une moustache qui lui étaient propres. Leur préparation débutait généralement vers 2h30 ou 3h du matin. «Le processus était long et complexe, et il fallait sans cesse passer de l’un à l’autre», se souvient David White.
Et comme si cela ne suffisait pas, chaque nain avait une doublure, ce qui revenait à 16 nains à apprêter par jour de tournage pour l’équipe des maquillages spéciaux, sans compter les cascadeurs occasionnels. «Ça n’a pas été facile», reconnaît Ray Winstone. «Mais en voyant la qualité du travail accompli, je me rends compte que chaque seconde en valait la peine.» Chaque prothèse ne pouvant servir qu’une fois, David White et son équipe durent donc en fabriquer plus de 400 pour pourvoir aux besoins de chaque comédien et de sa doublure.

La concordance entre les acteurs principaux interprétant les nains et leurs doublures ne devait pas se limiter à leur aspect physique, il fallait également qu’ils bougent de la même façon.
Peter Elliott, le fameux spécialiste des mouvements, qui a travaillé entre autres sur Greystoke, La Légende De Tarzan (Hugh Hudson, 1984), Gorilles Dans La Brume (Michael Apted, 1988), H2g2 : Le Guide Du Voyageur Galactique (Garth Jennings, 2005) et Max Et Les Maximonstres (Spike Jonze, 2009), dut donc réapprendre à marcher et à bouger à tout ce petit monde. Son premier exercice fut de trouver une démarche spécifique à chaque paire d’interprètes, que chaque partie était à même de réaliser.
«On m’a donné trois semaines pour répéter avec tout le monde», se souvient le spécialiste. «J’ai commencé avec les doublures, pour définir un cadre général, puis je suis passé aux interprètes principaux. Les gens ne se rendent pas compte à quel point il est difficile de changer sa façon de marcher, et de faire en sorte que ça ait l’air totalement naturel.»
Une des clés de la démarche est liée au centre de gravité de la personne. «Quand on se tient debout, notre centre de gravité se situe à un point précis, vers le milieu du corps. Pour faire un pas en avant, on se penche légèrement en arrière et quand on marche, notre centre de gravité se déplace constamment et très légèrement d’avant en arrière», explique encore Peter Elliott.
Mais ceci diffère avec la taille de la personne. «Les doublures avaient une toute autre façon de marcher. Leurs jambes étant plus courtes, les interprètes de petite taille n’ont pas la même amplitude pour accomplir ce mouvement, et ils déplacent leur centre de gravité d’un côté à l’autre, ce qui se traduit par une démarche chaloupée.»
Nick Frost témoigne : «Nous avons dû aller à l’école des nains. Peter nous a fait répéter pendant ce qui a semblé durer des semaines et des semaines. Sur le plateau, la même blague revenait constamment avec quelqu’un qui criait soudain «petits pas». C’est ce que Peter nous hurlait sans arrêt dessus, en nous tapant avec des morceaux de bambou.»

  1. Synopsis
  2. D'Alice à Blanche Neige
  3. Le casting
  4. Les Nains
  5. Les costumes
  6. L'univers
  7. La chronique d'Alana Chantelune

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