La critique de Witch

DRAGONS est le genre de film que l'on ne peut pas ne pas aimer !
Voilà ça c'est dit et je pourrais m'arrêter là mais je sais que vous attendez un peu plus d'une critique Elbakin.net. Cette dernière production Dreamworks tient à mon sens toutes ses promesses : très belle qualité de l'image, une 3D de plus en plus présente et à laquelle on commence vraiment à s'habituer, des personnages hauts en couleur et attachants, qui sont ici présents en galerie puisqu'il y a tout un village de Vikings et toute une population de Dragons, un scénario pas révolutionnaire du tout mais bien présent et qui tient la route.
Les voix sont présentes et donnent du corps aux personnages sans les submerger, la musique est très plaisante. Les décors ne sont pas aussi précis que dans Avatar bien sûr mais ils réussissent quand même à donner très envie : de voler avec les dragons dans les textures des nuages, de naviguer sur les drakkars entre des ilots façon rochers suspendus de la baie d'Halong.
Le synopsis est tout simple, je pense que certains verront venir la fin dés les toutes premières minutes. Mais ce n'est pas la destination qui compte, c'est le chemin ! Il rappellera à certains Le Petit Prince et son renard, à d'autres Croc Blanc et à tous ceux qui ont eu envie d'un animal de compagnie, et/ou qui ont eu la chance d'en avoir un, leur enfance peut-être pas trop lointaine.

Harold (Hiccup dans la version originale) est un jeune viking né dans la mauvaise famille et dans la mauvaise société. C'est un peu le vilain petit canard de sa tribu. Tribu qui évoquera sans doute un village d'invincibles gaulois parfois un peu irascibles. Son village est l'objet régulier d'attaques de Dragons, ennemis ancestraux qui chaque Viking se doit de savoir combattre et exterminer.
En plus d'être en pleine adolescence, ce qui est déjà un décalage en soi si mes souvenirs sont bons, il est aussi doté d'une personnalité fine et impertinente qui ne trouve aucun écho parmi son entourage pour le moins .. bourru et brut de décoffrage. Son père est d'ailleurs Stoïk la Brute chef du village, ce qui ne rend pas l'originalité d'Harold plus facile à porter, bien au contraire.
Au cours d'une énième attaque, Harold abat le Dragon mystérieux que personne n'a jamais réussi à voir : une Furie Nocturne. Et au lieu de se comporter en bon viking, Harold va faire preuve une fois de plus d'originalité. Commence une histoire entre un jeune homme et un Dragon et ça c'est évidemment très classique. Je n'en dirais pas plus sur l'histoire et son déroulement pour ne pas vous gâcher le plaisir.

Les dialogues sont drôles et modernes, ce qui fait que même vos ados pourront s'y retrouver, il me semble et en même temps on ne tombe pas dans un anachronisme dérangeant. La jeune Astrid est pleine de peps et de mordant (ça nous change d'une Bella morte d'amour, comme quoi le Dragon flambant ça rend moins nunuche que le Vampire scintillant) et les autres ados du village font un petit groupe sans doute stéréotypé mais fort sympathique.
Il y a quelques scènes d'entrainement à la chasse aux Dragons savoureuses et surtout des scènes de vol à dos de Dragon qui sont bien à la hauteur d'un Navii sur sa monture ailée. Je ne connais que de nom les livres qui ont servi de base à cette adaptation mais il semble que quand l'idée d'origine est un univers bien construit par quelqu'un ayant un réel sens de l'écriture "romanesque", cela donne un résultat inspiré.

Il est possible que les plus aigris des coeurs de pierre trouvent beaucoup à redire. Alors oui cette nième histoire d'amitié inter-espèces lorgne sur l'apprentissage et le passage à l'age adulte, oui elle parle aussi de la difficulté de se faire accepter par les siens pour ce que l'on est et pas pour ce qu'ils voudraient que l'on soit. Certes les Dragons sont un peu considérés comme des NAC (nouveaux animaux de compagnie) et ils n'ont pas de coté sombre ou effrayant.
Et, oui, tout est bien qui finit bien (avec un petit bémol intéressant cela dit) Mais je fais partie des petits cœurs sensibles, qui versent facilement leur larme et qui frémissent quand le danger survient à l'écran et j'ai apprécié cette jolie histoire pleine d'humour et de gentillesse, sans sens péjoratif. Harold est différent mais pas ostracisé, les Dragons ne sont pas aussi sombres et dangereux que ceux du Règne du Feu. Mais c'est un DreamWorks après tout, pas aussi décalé que Shrek mais bien moins réducteur (en terme de public visé et de private jokes que leur récent "Monstres contre Aliens" et plus émouvant (à mon sens, c'est très personnel l'émotion) qu'un Kung Fu Panda.
Donc je pense que vous l'aurez compris, j'ai vraiment été conquise par DRAGONS réalisation très réussie.

Et pour finir au moment de quitter Harold et son village et de réfléchir à ce que j'allais pouvoir dire de ce film je me suis souvenu de cette phrase de Saint Ex : Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
Si vous fonctionnez comme cela, je crois que vous aussi, vous aimerez ce film.

Pages de l'article

1. Synopsis
2. La génèse du projet
3. Le monde de Dragons
4. La conception
5. Les personnages et les dragons
6. La critique de Witch