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Aujourd’hui dans les salles : Blanche Neige !

Par Gillossen, le mercredi 11 avril 2012 à 16:00:00

L'avis d'Alana Chantelune

Les contes de fées sont à la base des récits emprunts de noirceur, des histoires que l’on dit merveilleuses, mais qui ont une double lecture. On a souvent reproché à Walt Disney d’avoir amoindri la portée de ces contes, d’en avoir donné une version naïve et édulcorée. Cette version de Tarsem Singh, hélas, va encore plus loin : elle prend le conte pour une comédie grasse et beaucoup trop longue et lui fait perdre tout charme (que Disney savait apporter, lui, au moins).

On pourra certes apprécier les magnifiques costumes tous plus délirants les uns que les autres, en particulier ceux du bal costumé, qui se réfèrent tous à un animal, ainsi que la prestation dynamique des trois personnages principaux. Lily Collins respire exactement la douceur et une certaine naïveté qui conviennent à Blanche-Neige ; Julia Robert prend un plaisir évident à camper l’horrible reine, un mélange de son rôle dans « Le Mariage de mon Meilleur Ami » et de l’odieuse Eddie de « Desperate Housewives » ; et Armie Hammer s’amuse comme un gamin en Prince fringant qui supporte diverses humiliations avec à la fois dignité et lassitude, comme le fait de se retrouver torse nu toutes les trois scènes, sous l’œil gourmand des deux héroïnes.

Le film se veut drôle, les comédiens cabotinent, cela pourrait être agréable, mais cette surenchère de parodie joue contre le film. Encore une fois, un conte de fées est réécrit à l’aune de notre monde contemporain : Blanche-Neige devient l’élève des sept nains détrousseurs de diligences, et affirme vouloir changer les contes de fées où c’est toujours le prince qui sauve la princesse. Et elle court, épée à la main, affronter un monstre…
Les princesses guerrières deviennent lassantes et trahissent totalement le conte de fées. Dans Shrek, une telle princesse avait sa place, pas dans ce qui se prétend une version de Blanche-Neige, la plus célèbre des princesses de conte de fées.
Et cette auto-ironie est en plus assaisonnée de toutes les répliques les plus usées et de tous les gags faciles du répertoire américain, sans surprises et sans finesse.

La mise en scène suit quant à elle paresseusement ce scénario, qui ne fait que déformer et caricaturer l’histoire de Blanche-Neige (l’épisode de la pomme, celui du baiser et le personnage du roi étant complètement déformés). Le pire restera certainement le clip de fin à la sauce Bollywood…

En définitive, l’erreur du film est de ne pas se prendre du tout au sérieux et de sur-jouer la parodie. Cette version comique de Blanche-Neige n’a ni la douce poésie du dessin animé de Disney, ni l’irrévérence joyeuse de Shrek. On préférera attendre de voir ce que donne « Blanche-Neige et le Chasseur », où l’héroïne est certes également transformée en guerrière, mais avec de très belles premières images qui promettent un style plus sombre, plus inquiétant et plus épique que cette farce lourdaude au goût de carton-pâte.

  1. Synopsis
  2. Une nouvelle version
  3. Place au Merveilleux
  4. Un royaume enchanté
  5. Un combat de reines
  6. L'avis d'Alana Chantelune

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