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Les téléphones portables, les daemons de notre monde ?

Par Altan, le mardi 16 octobre 2007 à 20:10:11

Dans la célèbre trilogie de Philip Pullman, A la Croisée des Mondes, chaque personnage (ou presque) possède un animal familier appelé daemon, un compagnon de chaque instant avec qui il peut s’entretenir et qui reflète sa véritable identité. Tous les daemons sont des animaux : singe, oiseau, rat, et chacun possède ses caractéristiques propres. N’importe lequel de ces daemons est une fenêtre sur l’âme de son partenaire humain.
Malheureusement, nous ne vivons pas dans la vision à la fois belle et terrifiante de P. Pullman, nous devons au lieu de cela nous débrouiller avec nos téléphones portables… Voilà une vision quelque peu ironique mais non dénuée d’intérêt quand on sait le comportement que nous avons vis-à-vis des outils numériques qui nous entourent (à commencer par le portable). Une comparaison aux abords absurdes que propose Michael Pearson, un homme dont le travail durant 5 ans dans le technopôle prestigieux de la Silicon Valley a amené, comme bon nombre d’entre nous, a devenir dépendant de cet objet qui, il y a 15 ans, était encore un gadget.

« Mon téléphone portable me donne plus de puissance de calcul que mon père a eu accès pendant toute sa carrière d’ingénieur dans les raffineries pétrolières. Comme un daemon, il contient l’essence de mon identité de travail ». Les analogies pour lui ne s’arrêtent pas là : stockage d’images, calendrier, liste de contacts, accès au compte en banque, sms, connexion sur Yahoo et Messenger pour discuter entre collègues, visite des sites web nécessaires au travail, musique et vidéos pour se divertir, google maps afin de trouver l’adresse de son rendez-vous, sont autant de fonctions d’un portable (paraît-il qu’il peut même téléphoner…).

« Mon téléphone, tel un daemon, est toujours avec moi. Je sais toujours instinctivement où il est. Autant que je me souvienne je n'ai jamais perdu de portable - ça serait pareil que de perdre ses chaussures. Il reflète simplement ma nature » écrit Michael Pearson.

« Un daemon est toujours là, pelotonné sur une épaule, ronronnant sur les genoux, ou rôdant sur le rebord d’une fenêtre - comme un portable » ajoute-t-il, « si vous entrez dans une boîte ou dans un café, le téléphone portable est maintenant arboré fièrement sur la table à côté des cafés ou des pintes. Des prises de marques pour les voleurs habiles (…) Bien sûr que le vol est monstrueux. Non seulement vous êtes soudainement indisponible, mais vous avez perdu les numéros de tous vos amis, qui ne figurent probablement plus sous une autre forme écrite ».

Plus encore « le portable est perçu comme libre, il est renouvelable tous les douze mois, donc cela devient une sorte d’article de mode : le modèle de cette année, avec une conception, une apparence, une taille amincie, que nous pouvons utiliser pour refléter ce que nous pensons de nous-même. Sur cnet.co.uk nous avons découvert un appétit presque illimité pour les images des nouveaux téléphones portables : les gens cliqueront, cliqueront et cliqueront encore, comme s’il s’agissait de pornographie dévorante. Quel désir s’empressent-ils d'assouvir ? Je pense qu'ils cherchent leur prochain daemon, le compagnon suivant qui reflétera ce qu’ils pensent, ce qu'ils sont. Les téléphones, eux, ne sont plus ce qu'ils devraient être ».

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