J’avoue que j’attendais la parution de ce deuxième opus des aventures  d’Anja et de Drazen avec une certaine appréhension. En effet,  l’essentiel de la réussite du premier tome était fondée sur une  atmosphère poétique de façon générale, avec des ruptures de tons très  bien menées. Le dessin et les couleurs étaient quant à eux totalement au  service du récit. Retrouverais-je ce plaisir de lecture ?
 Et heureusement, la réponse est affirmative ! On replonge immédiatement  dans cette ambiance tour à tour feutrée puis soudain violente, drôle  puis abruptement dramatique, le tout dans une maîtrise du récit  remarquable, témoin ces 15 années qui s’écoulent en quelques pages sans  que cela ne présente de heurts particuliers pour le lecteur. 
 De façon surprenante, ce deuxième volume ne reprend pas l’histoire là où  on l’avait laissée dans le premier, et débute même légèrement avant  celui-ci. Alors qu’on était centré sur Anja, on suit ici Drazen à  travers les mêmes évènements. Comme dans un puzzle, on découvre  certaines pièces manquantes, sans que tout nous soit dévoilé. Le mystère  des motivations et du but de Lancaster reste en particulier entier… et  l’un des prochains volumes pourrait bien être centré sur cet « odieux »  personnage à qui d’un autre côté les mages en ont fait voir de belles !
 Quant aux dessins, ils peuvent laisser indifférent, car éloignés des  styles habituels de la BD fantasy, mais tout leur charme est bien dans  leur connivence avec l’esprit du récit, et la coloration n’est pas en  reste, ce qui ne gâte rien.
 Je vous recommande donc chaudement cette série, qui si elle ne paye pas  de mine dans un premier temps, est une belle découverte à n’en pas  douter.
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