Underwater, le village immergé

Underwater - 1

Par un été étouffant, alors que d’importantes restrictions d’eau frappent le Japon, une collégienne s’évanouit pendant un entraînement d’athlétisme. La jeune Chinami se réveille sur les berges idylliques d’une rivière aux eaux cristallines. 
Autour d’elle, un village paisible, où seuls vivent encore un vieil homme et un petit garçon. Ce lieu mystérieux, qui lui semble étrangement familier, va petit à petit lui livrer ses nombreux secrets… 

Underwater - 2

Par un été étouffant, alors que d’importantes restrictions d’eau frappent le Japon, la jeune Chinami s’évanouit pendant un entraînement d’athlétisme. Mais lorsque la collégienne se réveille, elle se trouve sur les berges idylliques d’une rivière aux eaux cristallines. 
Autour d’elle, un village paisible, où seuls vivent encore un vieil homme et un petit garçon. Ce lieu mystérieux, qui lui semble étrangement familier, va petit à petit lui livrer ses nombreux secrets… 

Critique

Par Aerendhyl, le 02/06/2018

Lors d’un été caniculaire où la pluie refuse de tomber, la jeune Chimani ne supporte pas les effets néfastes de la chaleur et tombe dans l’inconscience. Une fois, deux fois, plusieurs fois. A chaque fois, un rêve. Un rêve qui semble réalité. Celui d’un village isolé où il pleut continuellement, entouré d’un lac et d’une cascade. Tout l’opposé de la canicule que notre rêveuse subit. Un village vide, désespérément dépeuplé en dehors d’un jeune garçon et de son père à l’écho lointain pour la jeune adolescente.
Ce village est le point d’orgue du récit, où tout finit par s’y dérouler. Yuki Urushima prend le parti de mener une intrigue décousue où le passé se mélange au présent et où la réalité rejoint les songes. Cela peut dérouter quelque peu, mais il faut lui reconnaître une maîtrise parfaite dans le déroulement de l’histoire. Chaque chapitre nous tient en haleine, nous donne un élément de compréhension en plus et nous donne irrémédiablement l’envie de lire la suite.
Une flopée de personnages s’y croisent, se séparent et s’y retrouvent pour notre plus grand plaisir. Parce que ce village a des allures de Rome, toutes les routes, réelles ou illusoires, y mènent. Au fil de notre lecture, on oublie si les songes en sont réellement et si la réalité n’est pas elle-même un rêve.
N’attendez pas un récit épique aux nombreux rebondissements. Il n’en est rien, tout passe ici par le ressenti émotionnel, par la contemplation, par l’intimité de l’histoire racontée.
Le point fort de ce manga reste son traitement des sentiments humains tout en réussissant à nous émouvoir. De manière très fine, très délicate, la mangaka fait plonger ses personnages dans cet univers pour mieux les confronter à un passé des plus douloureux. Et la magie opère… Tout y est traité de manière délicate, avec une réelle finesse. Il est très rare qu’un récit nous prenne à la gorge jusqu’à nous la nouer… Underwater réussit cela en nous émouvant.
Une émotion qui se développe au fil des pages, au fil du dénouement de ce monde illusoire qui rattrape l’été caniculaire. Le destin de ce village y est pour beaucoup, tout comme celui des protagonistes. Pas un seul ne se détache pour prendre le pas sur l’autre. C’est pour l’ensemble que nous ressentons une empathie profonde et réelle.
Lisez-le, admirez-le parce qu’au-delà du récit, la finesse des traits agrémente le ressenti de cette lecture. Les planches restent touchantes par la délicatesse des dessins et la poésie qui s’en dégage. Souvent, on se retrouve à les contempler sans rien dire, l’œil brillant comme pour nous rappeler que, par moment, il n’y a pas besoin de mots pour exprimer ses émotions.
C’est un véritable coup de cœur. Un coup de cœur comme on n’en croise qu’une ou deux fois par an, qui réussit à nous faire monter la larme à l’œil et ne jamais nous le faire oublier grâce à sa beauté.

9.0/10

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