Difficile de faire plus original que le point de départ de ce roman ! Là-dessus, on ne peut rien reprocher à Christophe Lambert. Et non, pas de blague éventée sur le nom de l'auteur, d'autant que les Christophe Lambert "célèbres" sont au moins trois de nos jours.
Avec Zoulou Kingdom, où un raz de marée de puissance "archaïque" submerge une technologie plus avancée, nous voilà directement plongés au cœur d'un récit aussi farfelu qu'accrocheur, avec sa narration au présent de l'indicatif, qui change là aussi de nos habitudes formatées. De plus, difficile de nier l'investissement de l'auteur, qui semble s'être abondamment documenté - Histoire, culture, architecture, etc... - et nourrir une réelle passion pour son sujet, ce dont on peut le croire sur parole.
Le lecteur se retrouve donc à Londres, en pleine "guerre", dans un affrontement fort peu conventionnel mais évitant le pastiche, où se croisent d'ailleurs de nombreux personnages comme H.G Wells ou Joseph Merrick alias Elephant Man, dans cette uchronie très prenante par son rythme et ses rebondissements.
Bien sûr, nous sommes donc dans une uchronie, ce qui nous donne aussi des personnages complètement fictifs, ou des rituels qui le sont tout autant, du côté des Zoulous évidemment, qui ne sont pas les "héros" de cette histoire, soyons clairs.
Pour autant, le roman de Christophe Lambert ne manque pas de défauts : le moindre n'étant pas son nombre de pages, bien trop mince ! Avec une pareille base, on pouvait s'attendre à un développement beaucoup plus étoffé, ce qui pose également problème au-delà du scénario dans le domaine de la caractérisation des personnages : on pense immédiatement à Bannister, mélange selon l'auteur de Lovecraft et Tolkien.
Une lecture qui manque de peu l'excellence, mais demeure bien entendu plus que correcte.
— Gillossen