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The Unremembered

Tome 1 du cycle : The Vault of Heaven
ISBN : 978-076532571-6
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Peter Orullian (Proposer une Biographie)

Les démons et leur créateur ont été repoussés dans un lieu impie, séparé du monde par un voile magique.
Depuis, le temps a passé, et  les hommes ont pratiquement oublié leur existence, au point d’y voir avant tout un mythe. Mais ce n’est pas un mythe qui attaque le paisible village de Tahn Junell, qui doit précipitamment quitter son chez lui avec sa sœur et ses deux meilleurs amis.
Le jeune homme ne sait rien de ce qui l’attend. Ni pourquoi c’est à lui de se dresser contre ses forces maléfiques. Mais il va devoir affronter ses propres secrets oubliés pour tenter de sauver le monde… ou l’emporter dans le chaos.

Critique

Par Gillossen, le 07/04/2011

C’est sans doute la plus grosse sortie fantasy du géant américain Tor Books pour cette année 2011. Trois romans au minimum sont d’ores et déjà prévus. Cela fait déjà de longs mois que ce premier tome est poussé en coulisses, notamment chez les éditeurs étrangers. Depuis quelques semaines, ouvertement cette fois, Tor et l’auteur débutant, Peter Orullian, sont passés à la vitesse supérieure : mise en ligne du prologue, de plusieurs nouvelles dans le même univers, vidéos promotionnelles mettant en scène cet univers, nombreuses interviews de pointures du genre par l’auteur lui-même…
Et donc une sortie en fanfare ce mois-ci ! Tor Books tiendrait-il là la nouvelle sensation fantasy du moment ? Une réponse au Nom du Vent de Patrick Rothfuss ? En tout cas, on ne pourra pas dire que l’éditeur a ménagé ses efforts ; au contraire, de toute évidence. Mais pour quel résultat, au final ?
Autant le dire tout de suite : le bilan est mitigé. Le dicton populaire veut que ce soit dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes. Certes. Et si vous cherchez du vieux pot… vous allez être servis ! Tout commence dans un village loin de tout, quand un jeune garçon doit abandonner son chez lui et les certitudes de toute une vie, pour suivre un mystérieux inconnu chargé de le protéger et porteur d’un lourd savoir… Non, non, vous n’êtes pas revenus en 1985 !
Malgré tout, on se laisse prendre. Un temps du moins. Pour quelle raison ? Principalement grâce à la patte de l’auteur. Peter Orullian possède de toute évidence une plume bien à lui, évoquant parfois le lyrisme d’un David Zindell. Les descriptions sont soignées, évocatrices. Le prologue également détonne, avant que l’on ne retombe donc sur ce coup d’envoi des plus classiques. L’auteur fait également preuve d’une certaine noirceur (On pensera notamment au destin initial de la sœur du jeune Tahn). Pour le coup, nous sommes tout de même très loin d’un Shannara !
Une noirceur que l’on retrouve d’ailleurs de temps à autre au fil de l’histoire, notamment à travers certains thèmes abordés, certes généralement au second plan.
Au bout de quelques centaines de pages, loin d’être menées tambour battant (on frise la parodie lorsque le protecteur du héros s’entête à ne rien vouloir lui révéler avant d’avoir atteint la grande ville… Même chose concernant les relations entre le jeune homme et la simili-elfe du groupe, qui semblent au mieux forcées), les personnages se séparent un temps, chacun suivant sa destinée. Tous n’ont pas un destin passionnant, vous l’aurez compris. Bien que l’on espère souvent voir ce roman écarter pleinement ses ailes et prendre son véritable envol, le soufflet retombe, pratiquement, à chaque fois. Et il semble finalement assez rapidement évident que l’auteur n’a pas su dépasser les clichés, contrairement à ce qu’il prétendait viser. Tout juste les détourne-t-il parfois, le temps de quelques pages, d’une scène bien précise…
Pourtant, les personnages eux-mêmes, véritables archétypes vivants, le sont justement : bien vivants. Il faut leur accorder pour la plupart une véritable profondeur, les brins d’originalité étant réservés aux seconds rôles et autres figures en arrière-plan de l’intrigue principale.
Une intrigue par ailleurs confuse à plusieurs reprises, notamment à travers un deuxième tiers qui part un peu dans tous les sens, ouvrant des pistes dont on questionne encore l’intérêt une fois arrivé au bout du roman, après un final moins épique qu’on aurait pu l’imaginer et servant avant tout là encore à préparer le terrain pour la suite.
Résumons-nous : de l’ambition ? Oui. Les moyens d’y parvenir. Sans doute. Peter Orullian nourrit de toute évidence une vraie affection pour le genre, voire une véritable passion. Il écrit bien, avec assurance et sans verser dans un verbiage inutile (dans ses descriptions !). Il a su bâtir un univers riche et profond. Mais son intrigue n’est pas à la hauteur de ses ambitions et de toute évidence, le roman aurait gagné à être travaillé encore un temps, quitte à le resserrer, à le raffiner, à lui faire perdre une bonne cinquantaine de pages, pour ne pas dire une centaine. Pour le coup, cela n’a rien à voir avec un certain désintérêt de la part de votre serviteur à l’égard d’une certaine idée de la fantasy épique la plus classique qui soit. C’est un admirateur du cycle d’Ea ou de L’Arcane des Epées qui s’exprime ici !
Le potentiel est là. Le résultat ne convainc pas.

6.0/10

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