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Cercle vicieux

Titre VO: Vicious Circle

Tome 2 du cycle : Félix Castor
ISBN : 978-235294370-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Mike Carey

Félix Castor est exorciste et détective privé.
Son associée est un succube.
Son principal indic’ est possédé et enfermé à l’asile.
Et pire que tout, Félix est encore fauché.
Il se met sur une affaire bizarre de « fantôme disparu » qui ne tarde pas à lui échapper, pour l’opposer à des adorateurs du diable, à une branche militante de l’Église catholique et – évidemment – au commissariat du coin.

Critique

Par Zedd, le 18/03/2010

Cercle vicieux porte bien son nom : à peine le vice d’ouvrir le premier roman du scénariste d’HellBlazer vous saisit que vous voilà pris au piège de cette très bonne surprise.
L’association entre fantastique et la ville de Londres faite, le rapprochement inévitable avec la saga Nightside de Simon R. Green (dont on attend toujours la suite en français…) vient vite à l’esprit et s’en échappe tout aussi rapidement alors qu’il devient clair que la série de Mike Carey est autrement plus ambitieuse et mieux réalisée.
Son don mis à part, Félix Castor ne se différencie pas des détectives privés classiques. A l’inverse d’un Harry Dresden par exemple, il ne peut pas compter sur la manifestation physique de ses capacités et il n’est pas rare de voir « Fix » prendre ses jambes à son coup ou salement morfler. Dans les faits, on obtient donc une œuvre qui se rapproche bien plus des ouvrages qui encombrent les rayons de polar que ceux qui squattent nos bibliothèques de l’Imaginaire. Avant d’être un polar fantastique, Cercle vicieux est un polar et qui dit polar dit enquête, une VRAIE enquête.
De fait, les facultés spirituelles de Félix ne font guère que renforcer ses talents de limier, ce qui est loin d’être négligeable dans un monde où les êtres qui peuplent l’enfer, le paradis et tous les autres lieux de l’au-delà envahissent toujours un peu plus notre réalité. En effet, depuis une grosse dizaine d’années, les apparitions fantastiques sont de plus en plus nombreuses, à tel point que le gouvernement anglais se pose la question de l’élaboration de nouvelles lois pour contrôler tous ses « débordements extraordinaires ». Zombies, garous, succubes et autres vivent au vu et au su de tous. Bien sûr, ils ne font pas l’unanimité.
Le monde imaginé par Carey est vraiment riche et l’auteur n’hésite pas à moult reprises à le développer par l’intermédiaire d’anecdotes, de dialogues ou de références qui, s’ils n’apportent rien à l’histoire proprement dite – et ont pour effet de la ralentir – tissent une toile de fond complexe et construisent une mythologie fantastique qui lui est propre. On est très loin des décors carton-pâte de certains ouvrages de bit-lit. Et c’est peut-être là toute la différence entre bit-lit et fantasy urbaine ; dans la première, le succube est au centre de l’histoire, dans la seconde, il n’est qu’un dans la centaine. Entre ombre et lumière, notre monde se pose comme un entre-deux où vivent anges et démons, qu’ils soient de chair et de sang ou non, qu’ils soient humains ou non. Parfois, c’est « crade et dégueu. », à la limite du supportable. Des ténèbres que viennent parfois dissiper des dialogues savoureux entre Félix et divers seconds rôles très convaincants (dont Nicky le zombie !).
Au niveau de l’écriture, outre la narration à la première personne qui nous plonge plus profondément encore dans l’ambiance, la plume de Carey se révèle à la hauteur du fond : riche, saisissante, joliment tordue. Indépendamment des petites longueurs rapidement évoquées plus haut – dûes aux digressions sur l’univers –, seuls quelques rebondissements prévisibles (à plusieurs reprises, on comprend de quoi il retourne avant le héros) viennent perturber le fleuve d’une lecture palpitante.
Pour finir, signalons un impair, non pas au niveau du livre lui-même mais dans la décision de sa publication. Cercle vicieux est en fait la seconde enquête de Felix Castor. L’éditeur ayant jugé la qualité de la première moins heureuse, il a décidé de publier la seconde en premier (vous me suivez ?) pour ne pas dégoûter d’éventuels lecteurs. Si ce choix se comprend dans la logique éditoriale, il n’en reste pas moins irrespectueux de l’œuvre et de ses lecteurs.
Amateurs de fantasy urbaine et de fantastique, aficionados de Hellboy et de HellBlazer, Cercle vicieux marque les « débuts » d’une série de fantastique / fantasy urbaine qui devrait sans peine se hisser au niveau des cadors du genre, à savoir les Dossiers Dresden de Jim Butcher et la série Joe Pitt de Charlie Huston.

8.0/10

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