
Comme
nous l'avons plusieurs fois souligné
dans nos colonnes, les téléspectateurs
anglais abonnés à la chaîne
SkyOne ont eu droit à un
joli cadeau de Noël, les 17 et 18 décembre
dernier.
La 20eme Annale
du Disque-Monde, Le Père
Porcher, s'est retrouvée adaptée
pour le petit écran, en deux parties
(et en HD, au passage), pour une durée
légèrement supérieure
à trois heures de métrage.
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Réalisation
:
Surprenante, en bien. Il faut dire que côté
séries télévisées,
cela fait longtemps qu'en France, nous sommes
sevrés de productions de qualité
dans ce domaine... Forcément, une image
léchée, des cadrages soignés,
des effets spéciaux (tout court !) bien
intégrés, ça nous change
!
Vadim Jean, le réalisateur, n'abuse pas
des effets en tout genre, et signe une réalisation
à la facture classique mais efficace, soutenu
par une production de grande qualité aux
niveaux décors et costumes.
Dans les limites d'une production pour le petit
écran, s'entend !
Le casting
:
Là encore, cet aspect-là de cette
adaptation fait mouche : si David Jason en Albert
pourra agacer, à l'image cela dit de la
figure du livre, ici quelque peu dénaturée,
les autres - acteurs anglais pour ainsi dire inconnus
de ce côté-ci de la Manche - se glissent
sans difficulté dans leur personnage, leur
donnant une réelle épaisseur à
l'écran. Ian Richardson prêtant sa
voix à la Mort bien sûr (même
si on aurait préféré un Christopher
Lee), mais aussi bien Marc Warren dans la peau
du machiavélique et glacial Leureduthé
ou encore la jolie Michelle Dockery en Suzanne,
la petite-fille de la Mort qui va prendre les
choses en main dans la seconde moitié de
l'histoire.
Les interactions entre les personnages respectent
l'équilibre espéré, et aucun
d'entre eux n'écrase les autres, même
si la Mort et Susan ont évidemment une
importance centrale. Un second rôle tel
que Cogite Stibon n'est ainsi pas oublié,
pour n'en citer qu'un.
Adaptation
:
Avec 3h et 9mn à disposition, il y avait
de quoi prendre son temps, et proposer une transposition
fidèle du roman de Terry
Pratchett à l'écran. Visuellement,
voilà un pari réussi ! Par le biais
d'un budget conséquent, on plonge dès
les premières secondes dans le vide intersidéral,
avant de découvrir A'Tuin et le Disque-Monde
sous nos yeux ! Signalons d'ailleurs que Stephen
Player, illustrateur des The Streets of Ankh-Morpork
et The Discworld Mapp était précisément
en charge des storyboards.
Entre les dialogues tirés parfois mot à
mot du roman et les clins d'oeil glissés
en image en arrière-plan - le doyen de
l'université affichant un "Born to
rune" sur ses robes, allusion à Accrocs
du Roc -, il y a de quoi faire pour l'amateur
du Disque-Monde.
Si l'on n'a jamais ouvert un seul des romans du
cycle, on peut même s'y retrouver malgré
tout, d'autant plus qu'il faut bien avouer que,
voulant sans doute poser le décor pour
le plus grand monde, la première des deux
parties se déroule sur un rythme quelque
peu trop lent.
Au Final
:
Si, après l'émerveillement des premières
minutes, on se met à douter par la faute
d'un léger manque de dynamisme et d'une
mise en images assez figée, les choses
rentrent rapidement dans l'ordre. Entre un récit
respectueux qui agence ses différents échevaux
et une vitesse de croisière qui cesse de
tâtonner pour se définir pleinement,
le spectateur, fan ou non, se retrouve face à
un divertissement de qualité, que l'on
reverra avec plaisir, fêtes de fin d'année
ou pas !
Tant mieux, puisque la
sortie DVD est déjà prévue
pour dans quelques semaines à peine. Un
support DVD qui permettra de retrouver également
le score de David A. Hugues, compositeur, notamment,
d'Arnaque, crime et botanique, qui livre
une partition tout à fait dans l'ambiance.
On nous promet pour l'occasion des scènes
coupées, à défaut d'un director's
cut, celui-ci ayant eu toute liberté.
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-Réalisation:
-Casting :
-Adaptation:
-Au final : |
8,5/10
8/10
8,5/10
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