
Dans un futur pas si éloigné, régi par le
chaos et le doute, Duncan MacLeod du Clan
MacLeod - le Highlander - a perdu tout espoir.
Mais quelque chose approche, et ce quelque
chose a réveillé un mal immense susceptible
de plonger le monde dans des ténèbres plus
profondes encore. MacLeod se joint à contre-coeur
à ses vieux amis Joe Dawson and Methos pour
une quête dangereuse qui le forcera à décider
qui est réellement Duncan MacLeod du Clan
Macleod. |

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Comment détruire
définitivement un mythe ? C'est la question
qu'a du se poser le scénariste et, a fortiori,
Brett Leonard, le réalisateur de ce cinquième
opus de la saga Highlander. Alors que
l'original, sorti il y a plus de vingt ans, avait
posé les jalons d'un univers riche propre a devenir
le Star wars de l'urban fantasy, ses
multiples « produits dérivés » (films suivants,
séries, dessin-animé, spin-off L'immortelle,
comics...) n'ont fait que tuer à petit feux (dans
la plupart des cas) une franchise qui ne méritait
pas un tel traitement, preuve en est le Search
for Vengeance de Kawajiri qui, malgré ses
défauts, avait mis bien du baume au coeur à la
communauté de fans...
Mais revenons
au film.
Tout d'abord, la franchise s'essouffle clairement,
ne serait-ce qu'au niveau budgétaire, puisque
The Source sort en Direct To DVD (DTD)
pratiquement partout. Encore plus qu'Endgame,
The Source est clairement le film des
acteurs de la série (Adrian Paul, Peter Wingfield
et Jim Byrnes) et le premier sans la présence
de Christophe Lambert au générique. Ce manque
de moyens se voit et se ressent tout au long du
métrage qui s'ouvre sur la voix-off d'Anna (ex-femme
de Duncan Mac Leod, évitez de chercher une quelconque
cohérence avec le précédent film ou la série :
il n'y en a pas !) qui nous explique le contexte :
quelques années ont passé depuis Endgame et le
monde a sombré dans le chaos (comme dans Search
for Vengeance). Quelques immortels recherchent
la « Source » qui les libérerait mais celle-ci
est protégée par le Gardien (un immortel surpuissant
chargé de la protéger) qui élimine tout ennemi
sur son passage. C'est ainsi qu'il prend la tête
d'un immortel (Zai) qui était parvenu à localiser
la Source provoquant la destruction d'une immense
tour (comprenez une maquette...) en plein centre-ville
d'une métropole d'Europe de l'Est. MacLeod, qui
ne croit plus en rien si ce n'est retrouver Anna,
se rapproche alors du site détruit (ayant peur
qu'Anna s'y trouve) et est confronté au Gardien
qui est a deux doigts de lui prendre sa tête mais
il est sauvé par Joe Dawson.
L'immortel et son guetteur se retrouvent alors
dans un monastère perdu en compagnie de Méthos,
Anna et deux autres immortels (Giovanni, un prêtre,
et Reggie) qui recherchent également la Source.
Ils apprennent alors auprès d'un immortel maudit
que, pour la trouver, ils devront suivre Anna
étant donné que celle-ci a des visions l'attirant
vers la Source...
La
destruction du mythe est totale.
Les emprunts maladroits sont légion (sauts et
ralentis à la Matrix inutiles, look « Hellraiser »
du gardien, atmosphère à la Blade II
ou à la Children of Men sans le budget
qui va avec, twist final...), l'utilisation des
fonds bleus est ultra voyante, l'effet « ultra-vitesse »
du Gardien est ratée (on dirait qu'on appuie sur
la touche « avance rapide » d'un magnétoscope)
et sur-utilisée, le montage « ultra cut »
des combats n'apporte rien si ce n'est une bonne
migraine... Bref, on est plus dans le B mais le
Z (la reprise de « Who Wants to Live Forever »
par le gardien en est l'exemple le plus flagrant
ou le final « toupie » du Gardien).
Le manque de moyens est édifiant. Casting ultra
réduit (donc réductions des coûts), plus de flashback
(donc plus besoin d'un budget costumes important...),
utilisation des décors « naturels »
(c'est d'ailleurs à se demander s'il y a eu un
directeur de la photographie sur tout le film),
effets spéciaux réduits au strict nécessaire (certains
ne sont même pas digne d'un jeu vidéo moyenne
gamme, comme ceux du Monastère), reprise (et massacre)
de Princes of the Universe (n'est pas
Freddie Mercury qui veut)...
Dans ce massacre, deux répliques à sauver : « There
can be only me » et le « I saw Christ
teach, heal and prey, and you, son of a bitch,
you're absolutely not a Christian ! » de
Méthos à Giovanni... C'est maigre ! L'idée d'une
Source, Graal des immortels, et d'un gardien la
protégeant n'était pas mauvaise en soi, aurait-il
fallu encore un minimum de développement et de
justification scénaristique...
!
Attention Spoilers !
Impossible de ne pas revenir sur le twist
dans cette critique car c'est vraiment cela qui
finit de casser le mythe. On apprend donc que
la fameuse phrase « There can be only on
» ne parle pas de mort mais de vie ! En effet,
la phrase complète est en fait « There can
be only one... to have a child ». Duncan
ayant passé le test de la Source en refusant de
prendre la tête du Gardien (et la malédiction
qui l'accompagne), il a donc gagné le droit d'avoir
un enfant. Le prix était donc la possibilité de
devenir fertile. Le film se terminant sur la vision
du foetus de l'enfant en question... Cette conclusion
« culcul la praline » est l'apothéose
d'une heure et demie de souffrance devant un vrai
navet qu'on se met à regarder au second degré
au bout de dix minutes.
Au
Final :
Après avoir survécu à une telle épreuve, une seule
conclusion à en tirer au moment ou le premier
film ressort lundi en DVD « ultimate » :
il faut repartir de zéro !
Vingt ans après le premier film, seul un remake
de ce dernier permettrait de relancer réellement
la franchise sur des bases saines et durables
tout en incorporant des idées développées par
ses produits dérivés (les guetteurs, l'immortel
originel, etc.).

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