Drôle de projet que celui de Steve Moore !
Si l'on garde souvent d'Hercule la vision du personnage des légendes mythologies ou bien de la série avec Kevin Sorbo, voire la version de Disney, le scénariste a voulu nous proposer un Hercule plus âgé, meneur d'une véritable bande, se vendant au plus offrant.
C'est un Hercule désabusé que l'on retrouve, un homme avant tout, et pas un demi-dieu, revenu de tout, las des tourments qu'Héra et les vicissitudes de la vie ont pu lui faire subir. Un parti pris intéressant, l'occasion de quelques réflexions, ma foi, de temps à autre pertinentes sur la guerre et la nature humaine, mais illustré par une histoire bancale, et sujettes à quelques sautes de rythme dérangeantes. On sent de plus que l'auteur lorgne, mais sans vraiment s'en cacher, sur le Conan de Howard, dans ses vieux jours.
Un résultat en demi-teinte donc, constat également valable pour tout ce qui touche aux dessins : le travail d'Admira Wijaya n'est pas vraiment en faute et l'artiste ne démérite pas vraiment, mais il n'offre au lecteur aucune vision exceptionnelle, malgré son sujet, même si la colorisation, quant à elle, se classe un cran au-dessus de la moyenne. On regrette presque de pouvoir découvrir en bonus certains artworks signés... Weta, car la comparaison n'est pas toujours flatteuse pour le comics proprement dit !
Au final, on se gardera bien d'un jugement à l'emporte-pièce et définitif. Mais il faudra sans doute attendre la suite des aventures d'Hercule, en Egypte cette fois, pour s'enthousiasmer réellement pour cette nouvelle vision... ou pas !
En tout cas, il est à signaler que l'édition de Milady Graphics ne démérite pas, en proposant un introduction de la main de l'auteur, une interview, la reproduction des couvertures des numéros d'origine, etc...
— Gillossen