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Deep South

Tome 6 du cycle : Ekhö monde miroir
ISBN : 978-230205583-4
Catégorie : Bd
Dessin : Alessandro Barbucci
Auteur/Autrice : Christophe Arleston

A New York, la bomba latina Soledad vient de sortir un disque pour gramophone qui lui vaut les foudres d’un groupuscule presbytérien mené par le très médiatique révérend Fox. 
On ne pardonne pas à la chanteuse de militer pour le choix en matière d’avortement. Agressée lors d’un show-case, elle se réfugie chez son agent, Fourmille Gratule. Fourmille va accompagner Soledad et son groupe dans une tournée mouvementée qui les emmènera vers le sud jusqu’à la Nouvelle-Orléans…


Critique

Par Asavar, le 06/09/2018

Il fut un temps où Arleston était gage de qualité. 
On se souvient tous avoir découvert avec plaisir les phrasés, les clichés poussés à l’extrême et les jeux de mots de Lanfeust de Troy. Puis, on se rend compte que malheureusement, la première série de Troy a presque trente ans. Tout cela pour dire que l’argument « Ouais mais c’est bien Arleston, il a fait Lanfeust de Troy » ne peut plus constituer un argument valable pour justifier des scénarii des plus décevants depuis maintenant plusieurs années. Je décide de mettre cela en avant car cette introduction aura son importance plus loin dans ma critique.
Passons maintenant à ce sixième tome d’Ekhö intitulé Deep South
Quand on voit le titre, on se dit que l’on va avoir droit aux clichés sur le Sud des Etats-Unis, et effectivement, c’est le cas. Mais après tout, le cliché est le cliché est la marque de fabrique de Arleston et on se consolera avec le fait - qu’enfin – notre héroïne gère l’agence artistique qu’on lui a léguée au début du tome 1. Aux oubliettes les fameuses révélations du tome précédent et ce n’est pas plus mal. Avoir ce que l’on nous promettait depuis le début de la série était on ne peut plus bienvenue.
Mais hélas ce petit plus est vite balayé par le reste de l’ouvrage. Après une scène de sexe sortie de nulle part et n’apportant absolument rien si ce n’est dévêtir l’héroïne, Arleston aborde ici des sujets importants. En effet, on parle ici d’avortement, centre du récit, de viol et d’extrémisme religieux. Les vieux de la vieille se diront qu’enfin on va pouvoir avoir une vraie histoire abordant des idées plus sérieuses. Avoir un côté plus sombre dans le monde d’Ekhö avec les travers qui peuvent l’habiter. Ce ne sera pas le cas. La manière de procéder est bancale et, disons-le même si ce n’est plus une surprise avec cet auteur, ratée.
J’ai d’abord été déçu par la façon dont Arleston échoue dans sa manière d’aborder ce qu’il veut dire. Ça aurait pu s’arrêter là, une erreur dans sa façon de conter qui nous fera passer à côté du message qu’il voulait peut être faire passer. Il n’aurait pas été le premier auquel cela arrive. Mais dans l’une de ses interviews, l’auteur disait clairement « qu’il n’utilisait pas ses histoires pour faire passer un message. S’il doit en envoyer un, il envoie un mail ». Et là, la déception a fait place à la colère. Pour la première fois en lisant un Arleston, j’ai été en colère contre lui. Même en lisant Plonéis l’incertain, je n’ai pas eu ce sentiment.
Car oui, la colère sera le seul sentiment qui animera le lecteur en refermant ce tome si l’on connait les productions d’Arleston et sa manière de penser. Que l’on ne veuille pas délivrer de message dans ses œuvres est une chose. On peut écrire juste pour le plaisir de raconter une bonne histoire ou pour s’amuser. Je n’ai rien contre cela. Au contraire, je suis même pour, s’il en résulte une bonne histoire. Mais dans ce cas, on n’aborde pas des sujets aussi importants par-dessus la jambe. On laisse ça à des créateurs ayant du talent et sachant comment présenter les choses.
Après ce nouvel album, Arleston ne doit plus être vu comme un auteur un peu fainéant tombé dans la facilité et les clichés qu’il dénonçait lors de ses premières productions. L’argument cité en introduction ne doit plus être une protection justifiant une « mauvaise passe » créative. Cela fait plus de dix ans dans ce cas. Non ! Aujourd’hui, il ne semble plus avoir aucun respect pour les sujets qu’il aborde. Ni pour le genre qu’il résume à une succession de paires de seins et de fesses, exhibés pour cacher la pauvreté de ses scénarii, et également pour ses lecteurs, auxquels il livre des histoires se différenciant uniquement par le dessinateur les mettant en images. Car le seul point positif, encore une fois, c’est bien le dessin. Mais si je ne peux souhaiter qu’une chose à Barbucci, c’est de se trouver un bon scénariste qui lui offrira la possibilité de montrer son talent.
En attendant, cet album est à éviter.

1.0/10

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