Il y a des albums                                  qui détonnent, mais dont on se demande                                  parfois s'ils n'arrivent pas trop tard ! La preuve                                  avec ce premier tome, qui n'aurait pas dépareillé                                  à l'époque des sorties des premiers                                  Slaine et autres recueils d'illustrations de Boris                                  Vallejo et consorts !
 Chaque planche se veut dantesque, nous dépeignant                                  des visions qui n'hésitent pas à                                  jouer à fond la carte de la charte visuelle                                  déjà évoquée, et tant                                  pis si Sébastien Grenier, un illustrateur                                  qui signe là son premier album BD, se laisse                                  parfois déborder par son enthousiasme,                                  aussi bien par la faute de quelques excès                                  outranciers ou bien simplement des maladresses                                  sur le plan technique (Il signe aussi les couleurs).                                  Il n'empêche qu'au fil des 46 pages, on                                  se laisse tout de même gagner par les qualités                                  de ces défauts, si l'on peut le formuler                                  ainsi !
 Mais, si la première impression marquante                                  est graphique, n'oublions pas pour autant le scénario.                                  Ronan Le Breton, un peu plus expérimenté                                  de son côté, taille à la hache                                  un récit bien charpenté, plein de                                  bruit et de fureur, et qui ne manque pas d'enchaîner                                  les trahisons, affrontements, et autres rebondissements                                  qui ne manquent pas de panache mais surtout de                                  rancoeur, alors que le roi des enfers revient                                  ici sur son passé, un passé qu'il                                  n'a pas oublié et qui le laisse toujours                                  aussi avide de colère et ivre de vengeance.
 Un sacré personnage, là aussi dans                                  la lignée des créations de Bisley                                  et autres Brom - pour en revenir à une                                  référence graphique -, tandis que                                  cette légende nous entraîne dans                                  les méandres du temps, se forgeant au fur                                  et à mesure dans des thèmes très                                  proches de la tragédie antique.
 Oui, de prime abord, voilà un album qui                                  peut paraître très commun, mais qui                                  sait plutôt habilement revenir aux sources                                  de ce sous-genre, pour mieux exploiter ses bases,                                  avec finalement une certaine fraîcheur au                                  bout du compte.
 Plus que sympathique !
                                                                                            — Gillossen