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L’année 2019 en fantasy : la parole aux éditeurs

Par Gillossen, le samedi 23 février 2019 à 13:30:00

Les éditions Critic - Simon Pinel

Lyre

Alors que 2018 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud ?
Une année solide. Pas de best seller, de titre très au-dessus du reste même si Pyramides (Romain Benassaya) dépasse désormais nettement la barre des 2000 exemplaires. Toutefois, les parutions du premier semestre ont été globalement bien accueillies en librairie comme auprès des lecteurs. En témoignent les « tops » de fin d’année où figurent plusieurs de nos titres. C’est notamment le cas pour Des sorciers et des hommes (Thomas Geha), Ce qui révèle (Laurent Genefort), Le Verrou du Fleuve (Lionel Davoust), La Fédération de l’Amas (P.-J. Hérault), Par la mer et les nuages (Laurent Whale). Que des auteurs habitués du catalogue Critic, ce qui nous conforte plus que jamais dans le choix de suivre les auteurs sur la durée. Les deux « p’tits nouveaux » que sont Emmanuel Chastellière et Etienne Cunge, avec respectivement L'Empire du Léopard et Légendes d'Agrégats, tirent également leur épingle du jeu, avec de bonnes critiques et des ventes prometteuses pour la suite.
Enfin, impossible pour le moment de dresser un bilan sur les romans de fin d’année : Olangar semble avoir plu si l’on en croit les réassorts et les retours de lecteurs, mais tant qu’on n’a pas eu la première vague de retours post-Noël, on ne saura pas vraiment à quoi s’en tenir. Idem pour Dragon noir (Frédérick Rapilly), Les Gardiens Célestes (Romain d’Huissier) ou l’intégrale de Lasser (Philippe Ward et Sylvie Miller). Wait and see…
Bref, comme je le disais, 2018 a été une année solide… en attendant 2019 qui marquera les 10 ans de la maison d’édition.
A titre personnel, hors parutions, un événement vous a-t-il particulièrement marqué ou surpris au cours de cette année écoulée (un prix, un salon, etc.) dans le paysage des littératures de l'Imaginaire ?
Pour moi, la crise sociale actuelle éclipse tout le reste, littératures de l’Imaginaire et résultat de la coupe du monde y compris !
Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2019 ?
2018 a été exceptionnel pour nous côté fantasy – avec 7 titres – et je crois pouvoir dire qu’on va faire au moins aussi bien en 2019, avec 7 titres également...
En mars, nous allons publier deux romans de fantasy assez différents, et qui pourtant traitent des mêmes thématiques : le mouvement, le changement, la transformation ; le fait que même si certains tentent de figer les choses, de bloquer le monde, celui-ci changera toujours, puisque c’est dans sa nature même.
Le premier des deux titres, c’est la suite et fin des Seigneurs de Bohen. Dans ce roman d’Estelle Faye, je crois pouvoir dire sans la trahir qu’elle a donné tout ce qu’elle avait, et ça se sent. SPOILER ALERT : le roman se déroule quinze ans après la fin du premier tome, alors que la révolution et le renversement de l'empire n'ont pas eu les effets espérés... Les Révoltés de Bohen raconte donc l'héritage d'une révolution manquée, l'histoire d'une nouvelle révolution et des hommes et femmes qui la font. Le roman raconte comment ils n’abandonnent jamais continuent à y croire, à vivre et à aimer, malgré l’obscurité, quand tout semble perdu. C’est un roman magnifique, avec des scènes fortes, qui vous marquent durablement, par un auteur au sommet de son art.
Le même mois sort le premier volet du diptyque La Lyre et le Glaive de Christian Léourier : Diseur de mots. Les deux volets pourront se lire indépendamment mais se répondent l’un à l’autre. L’univers se situe à la croisée des influences et des cultures : une ambiance fin de Moyen Âge, quelque chose comme le trecento italien : où les goûts s'affinent, de nouvelles inventions, comme la poudre, apparaissent. L'eau, sous toutes ses formes, est constamment présente. Diseur de mots (NDLR : découvrez les premières pages en avant-première !) narre la fin d’une époque, marquée par des catastrophes naturelles, le réveil de guerres anciennes, l’effondrement des valeurs traditionnelles et surtout, le surgissement d’une nouvelle religion monothéiste dans un monde jusqu’alors polythéiste. De manière générale, l’auteur y traite de l’impermanence de toute chose : hommes, châteaux, civilisations. Face à la nature, à l’eau, au temps, hommes et femmes ne sont que des gouttes de pluie sur une vitre : ils tentent tant bien que mal de mener leur barque, de réaliser leurs désirs et leurs rêves, mais tout s’efface toujours, tout change. C’est un roman inoubliable, un coup de foudre qu’on est impatients de voir entre les mains des lecteurs. À noter, d’ailleurs, que les éditions du Bélial sortiront, un petit mois avant nous, une novella de Christian ; qu’on se le dise, 2019 devrait être l’année Léourier, en tout cas c’est tout le mal ce qu’on lui souhaite.
En avril paraît La Fureur de la Terre, troisième tome de Les Dieux Sauvages. Je le termine en ce moment-même et, pour faire court parce que je pense que j’ai déjà beaucoup bassiné les lecteurs du site avec cette série, je pense qu’il s’agit du meilleur roman de l’auteur. Point. Par son souffle, sa construction, sa démesure (1,4 millions de signes) voilà un roman qui sait exactement ce que « épique » veut dire. Hum, et oui, sinon… autant vous l’annoncer tout de suite… il y aura 5 tomes (et promis, pas un de plus).
En parlant de cinquième tome, l’ultime épisode de la série Lasser, le Détective des Dieux arrive. Il s’appelle Trahisons en terres celtes et voit notre détective préféré revenir dans son pays natal et affronter son passé. C’est drôle, trépidant, coloré et riche en révélations. Les fans du genre seront aux anges ; quant à ceux qui attendent qu’une série soit terminée avant de la commencer, hé bien, ils n’auront plus d’excuses !
En fin d’année, pour ne s’attarder toujours que sur la fantasy, nous allons publier un roman de fantasy urbaine de la rennaise Rozenn Illiano (une histoire qui se passe en France), une uchronie de Johan Heliot qui cherche à ne plus être une uchronie (mystère !), et une « intégrale-surprise » pour nos 10 ans, mais nous aurons l’occasion d’en reparler d’ici là !
Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?
Fêter dignement nos 10 ans, en essayant de faire plaisir à nos lecteurs, aux libraires qui nous défendent, à nous aussi – un peu – mais aussi, et surtout de suivre encore et toujours mieux les auteurs qui nous ont fait confiance. Sans eux, on ne serait rien. Un grand, un immense merci à eux.
Dans les faits, on devrait lancer entre octobre prochain et début 2020 plusieurs opérations commerciales, ainsi que deux projets de collection encore « top secret » (en fait, il est encore trop tôt pour en parler..). Oui, fêter nos 10 ans, c’est un défi suffisant.

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.

  1. Les Éditions Aux forges de Vulcain - David Meulemans
  2. Albin Michel Imaginaire - Gilles Dumay
  3. Les éditions ActuSF - Jérôme Vincent
  4. Les éditions Pygmalion - Florence Lottin
  5. Les éditions Gulf stream - Paola Grieco
  6. Les éditions Critic - Simon Pinel
  7. FolioSF - Pascal Godbillon
  8. Les éditions du Bélial' - Olivier Girard
  9. Les éditions du Rouergue - Olivier Pillé
  10. Lunes d'encre - Pascal Godbillon
  11. Les éditions Libretto - Eric Lahirigoyen
  12. Les éditions J'ai Lu - Thibaud Eliroff
  13. Le Livre de Poche - Laëtitia Rondeau
  14. Les éditions Pocket - Charlotte Volper
  15. Les éditions L'Atalante - Mireille Rivalland
  16. Les éditions Callidor - Thierry Fraysse
  17. Les éditions Scrineo - Jean-Paul Arif
  18. Les éditions Lumen - Cécile Pournin
  19. Les éditions Mnémos - Nathalie et Frédéric Weil
  20. Mü Editions - Davy Athuil
  21. Fleuve Editions - Florian Lafani
  22. La Volte - Mathias Echenay
  23. Projets Sillex - Nicolas Marti
  24. Les éditions de l'Homme Sans Nom - Dimitri Pawlowski
  25. Les éditions Balivernes - Pierre Crooks

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